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Ces femmes qui secouent le paysage politique américain

En 2018, dans le sillage du mouvement #MeToo, le nombre de femmes candidates au Congrès des États-Unis avait atteint un record. Lors du scrutin de 2020, elles ont été encore plus nombreuses à se présenter, et à être élues.

Publié le 06/01/2021 à 9:00

 

Elle a été la première femme procureure de San Francisco, puis la première femme à occuper le poste de procureur général en Californie. Kamala Harris est aussi, depuis novembre dernier, la première femme élue à la vice-présidence des États-Unis et donc la première femme « speaker » (présidente) du Sénat. La sénatrice démocrate, noire par son père et d’origine indienne par sa mère, ouvre ainsi une nouvelle page dans l’histoire de son pays.

Elle n’est pas la seule femme à avoir brisé le fameux « plafond de verre » lors de ces élections de novembre dernier où les Américains élisaient non seulement leur président mais renouvelaient également l’intégralité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat.

 

Parmi ces « congresswomen », quatre femmes issues des minorités et fer de lance des causes progressistes. Réélues haut la main à la Chambre des représentants en novembre dernier, elles forment « The Squad », (« L’Escouade » ou « La Bande » en français), surnom donné par la presse à ce groupe de députées de l’aile gauche du Parti démocrate qui se sont distinguées lors du mandat de Donald Trump. Leur première élection en 2018 avait donné lieu à un film, Cap sur le Congrès. Disponible sur Netflix, ce documentaire raconte l’ascension fulgurante de ces nouvelles figures de la gauche qui, aujourd’hui, se sont imposées dans le champ politique Outre-Atlantique.

« La Bande » se compose d’Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ayanna Pressley (Massachusetts), llhan Omar (Minnesota) et Rashida Tlaib (Michigan). Ensemble, elles représentent une politique plus diversifiée, jeune et progressiste. Celle qu’on surnomme souvent AOC, Alexandria Ocasio-Cortez, en est incontestablement la figure de proue. À 31 ans, la benjamine du Congrès est devenue, depuis sa victoire aux élections de mi-mandat de 2018, la nouvelle star de la gauche américaine. Pasionaria anti-Trump, elle n’a pas hésité en juillet dernier, à recadrer un élu républicain accusé de lui avoir lancé une insulte sexiste.

La popularité de la jeune femme, qui compte près de 10 millions d’abonnés sur Twitter, est telle que beaucoup la voient promise à une carrière encore plus brillante : gouverneure de New York, sénatrice… Voire future candidate à la présidentielle.

 

Après les élections de novembre dernier, ce « noyau dur » du « Squad » va être rejoint par de nouvelles recrues. Dans le Missouri, la démocrate Cori Bush élue à la Chambre des représentants, est devenue la première femme noire à représenter cet État au Congrès. Figure du mouvement Black Lives Matter, elle fait elle aussi partie de l’aile gauche du Parti démocrate. Infirmière, mère célibataire et issue de la classe populaire, elle plaide notamment en faveur d’une hausse du salaire minimum, d’une couverture santé universelle et d’une réforme de la police.

 

Au Nouveau-Mexique, la démocrate d’origine latino-américaine Teresa Leger Fernandez a remporté son premier mandat. Cette avocate qui a étudié à Yale et Stanford formera avec Deb Haaland, une démocrate devenue en 2018 l’une des deux premières femmes amérindiennes à siéger au Congrès, et la républicaine Yvette Herrell, elle aussi amérindienne, le trio d’élues de cet État envoyé à Washington. Le Nouveau-Mexique est ainsi le premier État du pays dont tous les sièges à la Chambre des représentants seront occupés par des femmes issues de minorités.

 

Au nord-ouest, le Wyoming a élu pour la première fois de son histoire une femme au Sénat, la républicaine Cynthia Lummis. Sur la côte Est, le Vermont et le Delaware ont élu des femmes transgenres, Taylor Small à la Chambre des représentants et Sarah McBride au Sénat, réputé plus conservateur. Une première dans l’histoire politique des États-Unis.

 

Toutefois, si les femmes et la diversité ont indéniablement marqué des points en termes de représentation, ces gains restent faibles. En effet, les femmes représentent toujours un peu moins du quart des 535 sièges que compte le Congrès américain (soit la Chambre des représentants et le Sénat). À la Chambre des représentants, elles seront 111 (87 démocrates, 24 républicaines), soit un peu plus de 25 % des élus, contre 23 % jusqu’à présent. Le Sénat sera composé quant à lui de 24 femmes (16 démocrates, 8 républicaines) sur les 100 membres qui le composent.