87 % des femmes ont déjà été victimes de harcèlement dans les transports (1). Parmi elles, beaucoup sont mineures. Ces chiffres sont alarmants et éveillent en nous l’envie d’agir pour que ce fléau prenne fin.
Lorsque la SNCF a enrichi cette année son programme d’intervention en milieu scolaire avec un nouveau module intitulé « Lutte contre le harcèlement dans les transports » (2), j’ai tout de suite ressenti le besoin de m’impliquer.
Trouver sa place
Aucune personne ne devrait subir de harcèlement, que ce soit dans les transports, au travail ou à l’école. Il est essentiel de ne jamais banaliser ces comportements, et je suis déterminée à tout faire pour qu’ils cessent.
Ayant moi-même été confrontée à des attitudes sexistes au début de ma carrière, j’ai dû me battre pour ne pas rester dans l’ombre. Originaire de Lyon, j’ai évolué dans un environnement majoritairement masculin, peu ouvert à l’intégration des femmes. J’ai commencé ma carrière à 18 ans dans la gendarmerie, avant de rejoindre la police nationale deux ans plus tard. En 2011, la SNCF m’a accueillie au sein de l’Équipe d’assistance rapide (EAR) de Lyon, puis j’ai intégré la SUGE Bretagne pour suivre mon conjoint.
À la SNCF, j’ai enfin trouvé ma place. Durant la pandémie, j’ai découvert les nombreux projets de l’entreprise liés à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), tels que la lutte contre les violences sexistes ou la prise en charge des victimes. Cela a été une révélation pour moi, une motivation nouvelle.
Un engagement total
Mon engagement en tant que volontaire en milieu scolaire (VMS) et co-ambassadrice Mixité pour la Région Bretagne, aux côtés de Peggy Parisot, s’inscrit dans la continuité de mon parcours professionnel, qui m’a sensibilisée très tôt à la lutte contre les violences, y compris les violences sexistes et sexuelles.
J’ai commencé les interventions en milieu scolaire avec le programme « Voyageur et citoyen », destiné aux jeunes, sur des thématiques de sécurité ferroviaire et de citoyenneté. Aujourd’hui, je me concentre principalement sur le harcèlement dans les transports, une réalité à laquelle je suis confrontée quotidiennement dans le cadre de mes missions. Sur nos réseaux de transport, près de 9 femmes sur 10 ont été victimes ou témoins de comportements sexistes ou d’agressions sexuelle.
Médiation
J’ai toujours eu à cœur de comprendre l’humain, d’échanger et d’apaiser les conflits. Mon uniforme me donne un rôle de médiatrice, ce qui m’aide à transmettre mes messages lors de mes interventions. Travailler avec les jeunes est une expérience enrichissante. Le dialogue avec eux nous permet non seulement de partager, mais aussi de rester à l’écoute des réalités qu’ils vivent.
Ma première session du nouveau module « Lutte contre le harcèlement dans les transports » se déroulera en octobre, au lycée Victor & Hélène Basch de Rennes. D’une durée de 55 minutes, il s’adresse aux élèves de la 6e à la Terminale et se déroule en trois séquences interactives : la définition du harcèlement dans les transports, les outils pour agir, et les bases d’une prise en charge efficace des victimes.
Actuellement, nous sommes encore peu nombreux à être formés sur ce module. Nous avons besoin de renforts pour sensibiliser les jeunes à cette cause et leur fournir des outils pour qu’ils puissent réagir en toute sécurité, qu’ils soient témoins ou victimes. Si vous souhaitez vous engager à nos côtés, n’hésitez pas à nous en faire part ci-dessous.
Angélica Coll, agente à la Sûreté Ferroviaire (SUGE), intervenante en Milieu Scolaire et ambassadrice Sncf Mixité Bretagne
1.Enquête Ifop 2020.
2.Développé et porté par SNCF Mixité et UMAY, spécialiste de la lutte contre le harcèlement dans les transports
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