Avant la pandémie, seuls 3 % des salariés français du privé télétravaillaient au moins un jour par semaine.
Soudain, entre mars et mai 2020, un quart d’entre eux ont été contraints de poursuivre leur activité à domicile. Un chiffre qui monte à 70 % chez les cadres. Et le pli semble avoir été pris si l’on en croit l’étude réalisée par le CSA pour Malakoff Humanis au début du mois de mai dernier.
En effet, 73 % des télétravailleurs interrogés (et 58 % des nouveaux télétravailleurs) souhaitent continuer à pratiquer le télétravail de manière régulière (pour 32 %) ou ponctuelle (41 %). D’ailleurs, 35 % des salariés (contre 16 % seulement après les mouvements sociaux de l’hiver 2019-2020) pensent que cette période de télétravail « forcée », du fait du confinement, va modifier la position de leur entreprise vis-à-vis du télétravail.
Toujours selon cette enquête, si 75 % des télétravailleurs (64 % pour les nouveaux télétravailleurs) estiment que la mise en place du télétravail a été facile lors du confinement, 54 % estiment malgré tout ne pas avoir bénéficié d’un accompagnement lors de la mise en place du travail à distance et 39 % assurent avoir ressenti une dégradation de la qualité du lien social qu’ils estiment difficile à maintenir malgré les outils digitaux.
La perception du télétravail est toutefois positive puisque 71 % des personnes interrogées disent apprécier notamment la souplesse et la flexibilité apportées par cette pratique.
Reste, comme le souligne la sociologue Frédérique Letourneux, spécialiste des formes contemporaines du travail, que le télétravail comporte des risques. En priorité celui d’une plus forte porosité entre vie professionnelle et vie familiale dont les conséquences pèsent en priorité sur les femmes.