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Le chiffre : 99 %

99 % des jeunes filles ont déjà été harcelées dans l’espace public

Publié le 09/12/2020 à 9:00

Le harcèlement de rue est l’une des premières violences que subissent les femmes et ce, dès leur plus jeune âge. C’est le constat alarmant qui ressort de l’enquête sur le harcèlement dans l’espace public menée par les newsletters Les Petites Glorieuses  et Les Glorieuses à l’occasion de Journée internationale consacrée à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le 25 novembre dernier.

On y apprend que 99 % des 1 200 filles de 14 à 24 ans interrogées ont déjà vécu une situation de harcèlement de rue où un homme les a regardées de façon insistante et déplacée. Plus préoccupant encore, dans 89 % des cas, elles ont été harcelées pour la première fois alors qu’elles étaient mineures.

Très tôt, les filles doivent apprendre à vivre avec ces agressions du quotidien et la menace que peut constituer l’espace public. C’est le cas de Camille 15 ans, qui confie aux Glorieuses :

Ce que je déteste, c’est quand je dois attendre mon bus pendant plus de dix minutes pour rentrer des cours. Je peux être sûre qu’à chaque fois il va y avoir un mec plus âgé qui va me mettre mal à l’aise. On peut se dire qu’un regard, c’est rien, que ça risque rien. Mais quand je sens qu’on me fixe, qu’on mate ma poitrine, je me mets à respirer plus fort, à avoir chaud. J’ai juste envie de me cacher et qu’on me laisse tranquille.

Au-delà des regards insistants, déplacés, 86 % des jeunes filles interrogées disent avoir déjà vécu une situation de harcèlement de rue durant laquelle un homme leur a proféré des insultes et/ou des mots à connotation sexuelle, et plus de 3 sur 4 ont déjà été suivies dans la rue pendant une partie ou l’intégralité de leur trajet

Si on se réfère à la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes du 3 août 2018, inscrite au code pénal, est qualifié de harcèlement de rue « le fait d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit créé à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ». En mars dernier, un an et demi après la promulgation de cette loi, près de 1 300 amendes pour outrages sexistes avaient été distribuées. Ce chiffre ne comptabilise bien sûr que les cas où la police est intervenue.

Pour que les femmes, quel que soit leur âge (rappelons que 81 % d’entre elles ont déjà été victimes de harcèlement dans les lieux publics, selon un sondage Ipsos), ne craignent plus de sortir de chez elles que faire ? Se former pour intervenir lorsque l’on subit ou assiste à du harcèlement dans l’espace public, propose Les Petites Glorieuses. Agir quand on est témoin, ne plus détourner le regard, pour que la rue appartienne enfin pleinement à toutes et à tous.