Égalité salariale femmes-hommes : les lents progrès
Depuis 2019, toutes les entreprises de plus de 250 salariés et, depuis 2020, toutes celles de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au 1er mars.
En dépit de ses limites, cet Index semble peu à peu influencer les comportements des employeurs. C’est ce que laissent à penser les nouvelles statistiques associées à cet indicateur et rendues publiques par le ministère du Travail le 8 mars dernier.
En 2021, le taux de répondants s’est nettement amélioré, passant de 59 % en 2020 à 70 % au 1er mars 2021 et atteint les 84 % pour les entreprises de plus de 1000 salariés.
La note moyenne augmente d’un point par rapport à 2020 pour s’établir à 85/100. Toutefois, seules 2 % des entreprises ont obtenu la note maximale de 100/100. En outre, les indicateurs « congé maternité » et « hautes rémunérations » sont toujours à la traîne.
Mais ces (relativement) bons résultats ne sont-ils pas biaisés du fait du chômage partiel qui a touché différemment les femmes et les hommes sur un même métier ou au sein d’une même catégorie socioprofessionnelle durant la pandémie ?
C’est ce que suggèrent un certain nombre d’économistes. En effet, le périmètre des salariés à prendre en compte dans le calcul de l’Index exclue de fait les salariés en activité partielle. Sauf qu’en 2020, le chômage partiel a tenu un rôle particulier dans la gestion de la crise sanitaire. Rien qu’en décembre, il a concerné 2,4 millions de salariés, dont près d’un million dans les entreprises éligibles à l’index égalité femmes-hommes
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Glass Marcano, première femme noire à diriger un orchestre symphonique en France
Son histoire ressemble à un conte de fée moderne. Au Venezuela, Glass Marcano jonglait entre des études de droit, des cours du soir pour devenir cheffe d’orchestre et un travail de vendeuse de fruits. En quelque mois, sa vie a changé du tout au tout.
Elle entend parler de La Maestra, un concours international de cheffes d’orchestre organisé par la Philharmonie de Paris et le Paris Mozart Orchestra.
Déterminée à y participer, la jeune Vénézuélienne de 24 ans devra surmonter de nombreux obstacles pour y parvenir. « Je voulais faire ce concours à tout prix », raconte-t-elle à l’Agence France Presse. « Pour payer les 150 euros de frais d’inscription, j’ai vendu des fruits sur les marchés, chez moi, dans l’État d’Yaracuy. Ce concours a fait basculer ma vie en quelques jours. »
Entre l’envoi de sa vidéo de participation et le voyage vers la France en pleine pandémie, d’autres difficultés se présentent. L’ambassade de France à Caracas se démène, lui offre le visa et lui trouve un vol humanitaire, direction l’Europe. C’était la première fois qu’elle prenait l’avion et qu’elle sortait de son pays.
À Paris, Glass Marcano, éblouit le jury. Ne parlant ni le français ni l’anglais, elle saute, elle blague, elle mime pour transmettre ses directives au Paris Mozart Orchestra. Un talent à l’état brut qui a attiré l’attention de Claire Gibault, la cheffe du Paris Mozart Orchestra. « Je l’ai découverte sur des vidéos. J’ai tout de suite été fascinée par son énergie et son charisme », affirme l’organisatrice du concours.
Si elle ne remporte pas le premier prix du Concours, Glass reçoit néanmoins le Prix de l’Orchestre. Ensuite, tout s’enchaîne très vite : elle intègre le Conservatoire régional de Paris et de nombreux chefs et musiciens se mobilisent pour aider la jeune cheffe d’orchestre. En février dernier, elle a eu l’occasion de diriger l’orchestre de l’Opéra de Tours. Au programme du concert, le Concerto pour violon en ré majeur, op. 61 de Beethoven et la Symphonie en ut majeur de Georges Bizet.
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« Il faut propulser les femmes dans le numérique »
Dans les métiers du numérique, très porteurs en termes de recrutement, la mixité s’érode d’année en année. Alors que le secteur de l’informatique était le deuxième en nombre de femmes diplômées dans les années 1980, elles y sont de moins en moins représentées.
Selon la fondation Femmes@numérique, à peine 33 % des emplois dans ce domaine sont occupés par des femmes et, parmi elles, seulement 15 % occupent des fonctions techniques, la majorité travaillant dans les fonctions supports…
Évidemment, c’est du côté des stéréotypes de genre que se trouve comme souvent l’explication. La figure du geek, apparue dans les années 1980, demeure très puissante. Pour inverser la tendance, les initiatives se multiplient : partages d’expérience, tutorat, mise en avant de modèles féminins, groupes de femmes qui valorisent les compétences de leurs membres.
Emmanuelle Larroque, elle, est fondatrice et directrice de Social Builder, une start-up sociale qui s’est fixée comme objectif une meilleure inclusion des femmes dans les métiers du numérique et de l’entrepreneuriat. Au programme, des formations destinés à des femmes de tout âge et tous horizons, dont 95 % sont demandeuses d’emploi, avec un objectif : leur permettre de s’insérer grâce à une compétence numérique, ou de les faire évoluer dans leur métier.
Depuis 2011, 55 000 femmes ont ainsi été formées grâce à Social Builder. Pour Challenge, Emmanuelle Larroque revient sur le bilan des 10 ans écoulés depuis la création de sa structure, et analyse la situation actuelle des femmes dans le numérique.
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