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L’égalité femmes/hommes au fil de l’actu

Voici quatre actualités phares des semaines écoulées sur le front de la mixité…

Publié le 13/11/2020 à 9:00

She did it !

« Je suis peut-être la première femme à accéder à cette fonction, mais je ne serai certainement pas la dernière ». C’est ainsi que Kamala Harris, première femme élue vice-présidente des États-Unis, a débuté son discours de victoire auprès de Joe Biden, le samedi 7 novembre. Elle a par ailleurs rendu un vibrant hommage aux femmes qui ont ouvert la voie à son élection.

Si le pays de John Adams (le premier vice-président, sous George Washington) a déjà eu une candidate à la magistrature suprême – Hillary Clinton – et plusieurs candidates à la vice-présidence – dont la démocrate Geraldine Ferraro en 1984 et la républicaine Sarah Palin en 2008 –, Kamala Harris est la première à avoir été élue à la deuxième fonction la plus importante de la république américaine. Née à Oakland, en Californie, d’un père jamaïcain, professeur d’économie, et d’une mère indienne, chercheuse spécialisée en oncologie, Kamala Harris, qui a fêté ses 56 ans le 6 octobre dernier, collectionne les titres de pionnière. Après deux mandats de procureure à San Francisco, elle a été la première femme à être élue procureure générale de Californie en 2011. En 2016, elle est devenue la seconde sénatrice afro-américaine de l’histoire des États-Unis. En tant que vice-présidente, Kamala Harris pourrait remplacer Joe Biden à la tête des États-Unis en cas de problème grave et devrait s’imposer en dauphine désignée pour l’élection de 2024.

 

#4Novembre16h16

Depuis le mercredi 4 novembre à 16h16 et jusqu’à la fin de l’année, les Françaises travaillent « bénévolement » du fait des inégalités salariales femmes-hommes. Pourquoi cette date ? La newsletter féministe Les Glorieuses, qui dénonce ainsi les inégalités de salaires chaque année, est partie des données du baromètre Eurostat. Concrètement, d’après l’Office européen de statistiques, le salaire horaire brut moyen des femmes est de 15,5 % inférieur à celui des hommes, en France. Sur la base de journées de 7 heures (et de semaines de 35 heures), Les Glorieuses rapportent cet écart au nombre de jours ouvrés en 2020, soit 253, en veillant à exclure les week-ends et les jours fériés. Résultat : on obtient la date du 4 novembre à 16h16 et 48 secondes.

Ces dernières années, des efforts ont été faits pour réduire ces inégalités. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont misé sur plus de transparence. Ainsi, la loi Pacte de 2019 prévoit que les sociétés cotées en bourse communiquent désormais l’écart entre le niveau de rémunération de ses dirigeants et la moyenne des salaires ainsi que la médiane, seuil en dessous duquel sont payés la moitié des salariés, au sein de la même société. Qui plus est, toutes les entreprises d’au moins 50 salariés doivent maintenant publier chaque année leur Index de l’égalité professionnelle. Mais pour Les Glorieuses cela ne suffit pas. Si d’habitude, ce collectif féministe invite les femmes à dénoncer ces inégalités en quittant symboliquement leur bureau, cette année, dans le contexte de crise sanitaire, il propose d’agir en signant une pétition pour un plan de relance économique féministe.

 

Les « gender editor » arrivent en France

La journaliste Jessica Bennett, spécialiste des questions liées au genre, est une pionnière. Dès 2017, elle est devenue la première « gender editor » du New York Times. Depuis, d’autres grands titres de la presse internationale, tel El Diario en Espagne, ont créé des postes de responsable éditorial aux questions de genre.

En France, Mediapart est le premier journal à s’être doté d’une « gender editor » le 1er octobre dernier. C’est la journaliste Lenaïg Bredoux, qui travaille au service politique de Mediapart depuis une dizaine d’années, qui « coordonnera le travail de nos journalistes et pigistes sur les discriminations de genre, la révolution féministe et les violences faites aux femmes, avec le pôle Enquête et le pôle Société », précise Mediapart.  L’objectif est de veiller de manière transversale à ce que le journal soit inclusif dans son traitement éditorial et dans son fonctionnement interne, s’empare des problématiques spécifiques aux femmes et ne les invisibilise pas.

Un rapport analysant la place des femmes journalistes et des femmes expertes dans l’ensemble des médias, remis en septembre à la ministre de la Culture, souligne que la présence des femmes a été nettement diminuée pendant la première phase de confinement. Ainsi, 83,4 % des personnes apparaissant à la Une étaient des hommes et ceux-ci ont signé 74,4 % des tribunes. Gageons que la mise en place de « gender editor » au sein des rédactions permette de remédier à ce type de biais et contribue à la bonne représentation des femmes dans les médias

 

Violences conjugales : « un confinement sans fin »

Le confinement s’est à nouveau imposé en France et, avec lui, la crainte de voir une nouvelle flambée des violences conjugales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait enregistré jusqu’à 60 % d’appels d’urgence en plus en Europe, au printemps dernier. Une tendance que les plateformes d’écoute ont confirmé en France : le service d’écoute 3919 a ainsi enregistré 44 235 appels entre le 16 mars et le 11 mai, selon le rapport publié fin juillet par la mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF).

« La violence conjugale exercée par les hommes n’est pas soudaine ou ponctuelle. Elle s’inscrit dans une stratégie d’emprise : non seulement la victime est surveillée en permanence, mais également progressivement coupée des liens avec ses proches, et placée dans une dépendance matérielle et affective vis-à-vis de son agresseur » souligne l’universitaire Marion Tillous. Le confinement est donc un véritable « atout » pour les agresseurs.

Raison de plus pour se mobiliser, le 25 novembre prochain, lors de la Journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, soutenue par l’organisation des Nations unie.