Dirigeante Régionale Infrastructure pour SNCF, Iulia Boboc fait partie d’une équipe exclusivement masculine. Rencontre avec une femme qui n’a pas peur d’exercer un métier technique.
En quoi consiste votre métier ?
Je gère les incidents techniques qui peuvent survenir sur le réseau de la région Paris Rive Gauche: j’établis un diagnostic permettant à mes collègues de traiter la panne. On adapte ensuite les horaires du trafic en fonction de l’avancée des réparations.Diriez-vous que votre poste est un poste considéré comme masculin ?
Etant donné que mes collègues sont des hommes, je serais en effet tenté de dire qu’il s’agit d’un métier assez masculin.
Qu’est-ce qui fait la différence lorsqu’on est une femme sur le terrain ?
Ce ne sont pas les mêmes rapports de force. Il n’y a pas de compétition entre les hommes et les femmes. Je n’ai jamais eu besoin de prouver que j’étais plus forte que les hommes que j’encadrais. Lorsqu’on est une femme au milieu d’une équipe d’hommes, on instaure assez facilement des rapports sains. La mixité est très importante. Ça permet d’avoir à la fois une vision féminine et masculine. C’est complémentaire.
Travailler sur le terrain affecte-t-il votre vie personnelle ?
Non ça n’affecte pas la vie personnelle, en tout cas pas la mienne. C’est comme une semaine de bureau sauf qu’il faut imaginer qu’une semaine sur deux je ne suis pas chez moi mais dans un logement de fonction. Mais c’est vrai que j’ai beaucoup d’heures de travail. Je dois être disponible 7 jours sur 7 de jour comme de nuit. La différence avec mes collègues, c’est que je n’ai pas d’enfant à charge.
Que diriez-vous aux femmes membres de SNCF au Féminin qui n’oseraient pas s’engager dans un poste de terrain ?
J’ai toujours été entourée d’hommes, mais je peux imaginer l’appréhension des femmes qui n’ont pas connu la même chose que moi. Il y a encore trop peu de femmes qui choisissent des filières techniques. La maintenance et les travaux de notre réseau ferré sont trop importants pour les laisser seulement aux hommes.