​Qui est Nathalie Juston ? Une des membres fondatrices de SNCF au Féminin  la Directrice Régionale Mobilités en Bretagne  une collaboratrice SNCF depuis des années… Et celle qui a obtenu le Trophée Femme Dirigeante, dans le cadre du Trophée des Femmes de l’Economie du Grand Ouest. Aujourd’hui, elle répond à nos questions.

 Pensez-vous qu’il est important de récompenser les femmes qui réussissent dans des domaines habituellement considérés comme masculins ?
J’étais étonnée par ce prix. Etonnée, tout d’abord, que l’on vienne me chercher, mais aussi que l’on s’intéresse, dans un tel cadre, à SNCF. Plus qu’une récompense, je trouve que c’est le moyen de parler de SNCF autrement, de mettre en lumière que finalement, c’est une entreprise comme une autre… avec des collaborateurs comme les autres. Hommes, comme femmes. SNCF a l’image d’un monde masculin, et recevoir un tel prix permet de rappeler combien les collaborateurs du Groupe, dans leur ensemble, peuvent gravir les échelons.

Vous êtes très investie dans le réseau, dont vous êtes une membre fondatrice. Comment, à votre échelle, pensez-vous réussir à changer le regard des gens sur les métiers de l’économie ? Et du Groupe, en général ?
Je pense qu’avant tout, c’est le regard en interne qu’il faut changer. Expliquer, répéter, marteler que les postes ne sont pas genrés. Qu’ils sont des compétences, des envies et qu’ils peuvent être aussi bien tenus par un homme que par une femme. L’histoire, les valeurs, le relationnel de l’individu vont changer, mais parce qu’ils changent d’une personne à une autre et non d’un genre à l’autre ! Les postes ne sont pas sexués. Mais pour parvenir à changer le regard interne, nous devons aussi nous évertuer à changer le regard que les femmes portent parfois sur elles-mêmes.

Selon vous, SNCF au Féminin aide-t-il à aller à l’encontre des préjugés, au sein du Groupe ? Comment aller plus loin ?
Les femmes dans le monde de l’entreprise n’osent pas toujours et SNCF au Féminin doit agir contre ça. Je tiens à ce réseau car je pense qu’il faut bouger les lignes, même si c’est difficile.
Pour cela, je fais du mentoring. Je pense que c’est important d’aider, d’expliquer, de raconter. Il faut donner l’envie aux autres femmes de prendre ces postes qu’elles n’osent pas convoiter. Hommes comme femmes, nous avons tous des moments dans la vie où le curseur entre vie privée et vie professionnelle évolue, c’est humain.
Pour aller plus loin, commençons par placer des femmes, à compétences égales des hommes, dans les viviers pour les postes opérationnels. Dans les viviers il faut mettre des hommes et des femmes de façon volontaristes.

Que répondriez-vous à quelqu’un qui dirait que votre poste est un poste d’homme ?
Les postes ne sont pas sexués ! Alors, prenez ces postes « masculins » mesdames, ils sont enthousiasmants, valorisants, n’hésitez pas, vous êtes à la hauteur.

 Comment SNCF au Féminin peut-il aider des femmes qui réussissent ? Pourquoi solliciter le réseau ?
En leur permettant de partager des expériences, des difficultés. En leur donnant la possibilité d’oser confronter leurs expériences à celles des autres membres du réseau, femmes comme hommes. Solliciter le réseau, c’est sans cesse ramener le sujet de la féminisation de notre entreprise sur le devant de la scène par des exemples concrets. Et c’est essentiel.

Si vous ne deviez donner qu’un seul conseil aux femmes membres du réseau, quel serait-il ?
Faites du mentoring – le plus possible !