Sophie Rodriguez est Chargée de Communication Interne chez SNCF Auvergne Rhône Alpes pour TER. Basée à Chambéry, elle partage son temps entre son travail et sa passion, le snowboard ! Athlète de haut niveau et championne du monde, sa discipline la pousse à toujours se dépasser. Rencontre au sommet.
Quand vous enfilez votre casquette de sportive, qui êtes-vous, quelle est votre spécialité ?
Je suis snowboardeuse et ma discipline est le half-pipe : c’est comme une grosse baignoire de neige ou une rampe de skate, sauf que celle-ci est inclinée. Il s’agit d’une discipline free style, donc esthétique, où la vitesse n’a pas du tout d’enjeu. Le but est d’enchaîner les figures sur une rampe que l’on appelle un « run ». Le dernier évènement sportif auquel j’ai participé était les championnats du monde, où j’ai fini huitième.
En quoi le fait de pratiquer un sport de haut niveau vous aide-t-il dans votre vie professionnelle ? Dans votre quotidien ?
Lorsqu’on entame une carrière sportive on est toujours en train de se fixer des objectifs, de se lancer des défis nouveaux et des challenges. C’est quelque chose que je retrouve dans ma vie professionnelle : même si ce n’est pas clairement édicté par mon manager, je vais toujours fixer des objectifs qui me permettent de me dépasser.
Je pense qu’il faut aussi parler de la détermination. Un sportif se donne à 1000% pour réussir, quelle que soit l’épreuve. Dans le monde professionnel c’est la même chose, on ne baisse pas les bras et on va mettre en place toutes les solutions possibles pour arriver au but.
En sport, lorsqu’il y a des obstacles, on a besoin de savoir contrôler le stress. Ça m’aide beaucoup lors des situations tendues, j’arrive à rester calme et à ne pas me perdre dans mes émotions.
Comment gérez-vous votre emploi du temps entre votre travail et votre activité sportive ?
Actuellement, je suis détachée à 100 % pour préparer les JO, c’est un arrangement entre la Fédération Française de Ski et SNCF qui nous accorde le droit de nous préparer à temps plein pour cette échéance qui n’a lieu tout de même que tous les 4 ans !
Je garde cependant un pied dans l’entreprise en participant à des événements, comme la conférence sur « le sport comme dépassement de soi ». L’année dernière, lorsque je n’étais pas en compétition, je m’entraînais trois jours par semaine. C’est le CIP (Contrat d’Insertion professionnelle pour les sportifs) en plus du CDI qui nous permet d’aménager notre temps de travail.
Quels ont été les challenges que vous avez dû dépasser ? Comment avez-vous trouvé les ressources ?
Les premiers pas ont été un peu compliqués car il y avait des contraintes auxquelles je n’étais pas habituée, notamment au niveau des horaires, car dans le sport ce n’est pas très précis. Mais j’ai été très vite intégrée, j’apprenais tous les jours de nouvelles choses et cela m’a donné envie de continuer. Le challenge que j’ai rencontré était notamment de devenir une salariée comme les autres.
Vos victoires et vos échecs sportifs vous ont-ils aidée à prendre du recul dans sur votre vie professionnelle ?
Bien sûr ! Prendre du recul est complétement nécessaire car quel que soit le domaine il est pratiquement impossible d’avoir un parcours sans échec.Dans la compétition sportive, on rencontre des grosses déceptions et des grosses satisfactions. Ces montagnes russes émotionnelles donnent la capacité de rebondir assez facilement.
Il faut savoir avancer et ne pas ruminer la déception. En compétition, que cela se soit bien ou mal passé, vous repartez en entraînement le lendemain. J’ai appris à relativiser à mes dépends pendant tout le début de ma carrière sportive.
Pourquoi avez-vous décidé d’intégrer SNCF au Féminin ?
Une collègue m’en avait parlé et la thématique faisait écho en moi, que ce soit la place de la femme dans la société, dans l’entreprise ou dans le sport. Comment faire grandir les femmes est un sujet qui m’intéresse.
Que diriez-vous à une femme qui souhaite intégrer SNCF au Féminin ?
J’encourage tout le monde à en faire partie, car c’est une façon de s’ouvrir, d’échanger et de rencontrer des femmes bien dans leurs têtes et leurs baskets, qui montrent qu’il est possible d’avancer de façon joyeuse et positive !