Récemment élu UNSA au Conseil d’Administration de SNCF Réseau, Thierry Salmon, cadre supérieur d’origine Infrastructure SNCF, nous dit tout sur son parcours et les combats qu’il va mener pour l’égalité professionnelle.
Bonjour Thierry, racontez-vous : qui êtes-vous, quel est votre parcours ?
Thierry Salmon : Je suis entré à SNCF en 1981. Je suis aujourd’hui cadre supérieur d’origine Infrastructure SNCF. J’ai 54 ans, 3 enfants dont 2 filles. Je suis membre du réseau SNCF AU FEMININ depuis trois ans.
C’est la première fois que les élections des conseils étaient paritaires. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
T. S : Pour moi, cette loi a donné la possibilité aux femmes de rentrer dans les conseils d’administration où elles étaient jusqu’alors très peu représentées. On a un peu forcé les choses par la loi, mais la loi a servi d’aiguillon.
Que comptez-vous faire depuis votre place d’administrateur pour faire avancer la place des femmes au sein de l’entreprise ?
T. S : Mon élection au Conseil d’Administration de SNCF Réseau ne me permet plus d’être représentant du personnel mais, je peux toujours être force de proposition. À mon niveau d’administrateur je vais pouvoir faire des constats, dire par exemple dans le cadre de rapports d’étonnements qu’il n’y a pas autant de femmes que d’hommes dans certains métiers. Nous en parlerons au conseil et pourrons réfléchir ensemble à des solutions. À mon avis, on aura gagné le jour où dans n’importe quelle entreprise, ou en tout cas la nôtre, l’égalité professionnelle ne sera même plus un sujet.
Quels seront vos combats ?
T. S : Ma profession de foi c’est que je souhaite introduire les questions sociales, notamment en termes d’emploi et de salaire dans la stratégie de l’entreprise. Je milite aussi pour la féminisation de l’entreprise et notamment à l’EPIC Réseau, car dans les métiers techniques les femmes ne sont pas assez représentées. Dans cette démarche, SNCF AU FEMININ a toute sa place et a encore beaucoup de travail à faire. Ce réseau a été un levier extraordinaire pour booster l’évolution dans l’entreprise. Je souhaite qu’à terme il y ait autant d’hommes dans le réseau que de femmes.
Que pensez-vous de la politique paritaire de l’entreprise ?
T. S : Notre entreprise applique depuis longtemps une politique paritaire mais elle part de très loin. Une entreprise comme la SNCF est une entreprise technicienne au départ, avec beaucoup de main d’oeuvre dans des domaines d’activité pas forcément très attirants pour des femmes : l’infrastructure, le génie civil, la maintenance… La féminisation de l’entreprise a évolué au fil de l’eau, au même rythme que le taux d’encadrement. Je pense que la politique volontariste de l’entreprise a beaucoup joué : le fait de chercher à féminiser tous les métiers, de toucher des étudiantes en les sensibilisant à nos métiers… L’entreprise et les organisations syndicales doivent continuer à instaurer des accords en faveur de l’égalité professionnelle et en assurer le suivi. Ça ne se fera pas en un jour, il faut mener des efforts régulièrement et continuellement.