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Véronique Martin – Il vaut mieux inciter qu’obliger

Embauchée en 1989 en tant qu’ASCT dans la région de Chambéry, Véronique Martin vient d’être élue au Conseil d’Administration de SNCF Mobilités. Elle nous raconte son parcours et les combats…

Publié le 24/03/2016 à 14:52

Embauchée en 1989 en tant qu’ASCT dans la région de Chambéry, Véronique Martin vient d’être élue au Conseil d’Administration de SNCF Mobilités. Elle nous raconte son parcours et les combats qu’elle va mener en tant qu’administratrice pour l’égalité professionnelle.

Bonjour Véronique, racontez-vous : qui êtes-vous, quel est votre parcours ?
Véronique Martin : J’ai été embauchée en 1989 en tant qu’ASCT à Chambéry. Je n’ai jamais changé de métier, ni d’établissement, même si depuis 2000, je suis dégagée de la production pour assurer mes mandats syndicaux.

C’est la première fois que les élections des conseils étaient paritaires. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
V. M : Cela n’a pas changé grand chose pour mon organisation syndicale. En 2013, nous avions déjà présenté une liste paritaire. Je ne suis pas très favorable à la politique des quotas en général. Mettre une femme pour mettre une femme cela ne participe pas au volontarisme en la matière même si cela peut avoir un effet en termes de chiffres.

Que comptez-vous faire depuis votre place d’administratrice pour faire avancer la place des femmes au sein de l’entreprise ?
V. M : En tant qu’administratrice, mon rôle est d’intervenir sur l’ensemble des dossiers. Je porterai les revendications de la CGT et des cheminot-e-s et donc serai vigilante sur les dossiers présentés, notamment ceux qui induisent une mobilité forcée ou des suppressions d’effectifs. Ce sont des sujets qui peuvent avoir un impact considérable sur la vie professionnelle et personnelle, en particulier pour les femmes.

Quels seront vos combats ?
V. M : Je n’ai jamais eu de problème à concilier ma vie familiale et mon militantisme syndical parce que mon organisation syndicale permet autant que possible, aux femmes comme aux hommes, d’articuler les temps. C’est ce genre de mécanisme qui devrait être élargi dans l’entreprise. Il vaut mieux inciter plutôt qu’obliger, en facilitant l’accès aux différents modes de gare ou au temps partiel quel que soit le poste qu’on occupe dans l’entreprise par exemple. Le droit à la déconnexion et la  culture du présentéisme sont aussi des sujets intimement liés aux questions d’égalité professionnelle et qui ne sont que peu pris en compte aujourd’hui.

Que pensez-vous de la politique paritaire de l’entreprise?
V. M : Elle est empreinte de bonnes intentions. L’accord d’entreprise pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, signé depuis 2006 par la CGT, reprend des notions importantes telles que notamment : l’articulation des temps, le remboursement des frais de garde d’enfants pour les salariés monoparentaux qui partent en formation… Mais nous sommes régulièrement confrontés à des difficultés de mise en oeuvre dans les établissements. Il y a de gros progrès à faire en la matière pour que le résultat issu de la négociation entre direction et organisation syndicale soit réellement mis en oeuvre. La SNCF doit aller encore plus loin, prendre des positions et décisions plus fermes sur le sujet de l’égalité professionnelle.