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Pour un futur en commun

La journée s’est achevée par une session du Tribunal des génération futures. Ce format original de débat, proposé par la revue Usbek & Rica a pour but de susciter le débat autour de grands enjeux d’avenir. Pour notre anniversaire, la question posée était : « L’action climatique a-t-il un genre ? ».

Publié le 02/12/2022 à 16:59

Trois grands témoins se sont succédé pour nous aider à réfléchir grâce à leurs arguments. Mikaël Lemarchand, Directeur de la DESTE (Direction de l’Engagement Social, territorial et et Environnemental à la SNCF), Lauren Bastide, autrice et productrice du podcast La Poudre et Lucile Schmid, essayiste et directrice du think tank La Fabrique écologique. Chacun a juré de « s’exprimer dans l’intérêt des générations futures ».

 

L’un des avocats lance le débat avec un chiffre. Selon un sondage, mené en 2021 par le Baromètre climatique, 90% des femmes considèrent qu’il y a urgence à sauver la planète contre environ 70% des hommes.

Michaël Lemarchand rebondit sur ce chiffre et partage le constat que les femmes sont plus engagées que les hommes et mènent souvent plus d’actions sur les enjeux social et environnemental.

Il est convaincu que le défi social et le défi écologique sont intimement liés. Et qu’il faut répondre au premier par la solidarité et au second par la durabilité. C’est l’affaire de tous, femmes et hommes. En effet, pour lui, la diversité est un puissant levier. Il faut dépasser les biais de genre dans les questions d’engagement.

 

Pour Lauren Bastide, le genre est une construction sociale qui assigne par exemple les femmes à une certaine forme de douceur et d’empathie. Mais on peut s’inspirer de l’éthique du « care », de la sollicitude, pour envisager les problèmes humains et sociaux à travers un prisme plus complexe.

Même si 60 % des militants dans les ONG sont des militantes, l’écart n’est pas si énorme et il n’y a pas lieu de considérer l’engagement militant sous l’angle du genre. L’utopie n’est pas l’écoféminisme mais le fait de penser que notre société peut continuer à ne pas prendre la mesure de l’urgence climatique.

 

Selon Lucie Schmid, les femmes ont toujours fait bouger les lignes de pouvoir mais en France, où on a une culture universaliste, il n’est pas toujours évident d’intersectionnaliser les problématiques, comme aux Etats-Unis par exemple. C’est-à-dire croiser les inégalités sociales, les questions de violences et celles des luttes écologiques.

Mais dire que l’action climatique a un genre c’est mettre un coup à l’écologie. Il est important de reprendre de la liberté par rapport à l’assignation sociale. Cela dit, le care est aussi une manière d’exercer le pouvoir, il devait avoir sa place en politique. Il faudrait pouvoir dépasser la vision patriarcale pour accueillir la mixité et la diversité. Et, tous ensemble questionner nos rapports de domination en surmontant la binarité femme – homme mais aussi la binarité nature – culture.

 

Les avocats ont ensuite fait leurs plaidoiries.  Le défenseur du « oui, l’écoféminisme a un genre » a considéré que c’est « l’homme blanc qui a saccagé la planète » et, qu’en conséquence, il ne lui revient pas de réparer ses dégâts.

Le partisan du « non » a argumenté que considérer que l’action climatique a un genre c’est ajouté encore à la charge mentale des femmes. Il faut défendre une appartenance commune au vivant

Après les plaidoiries, la question est mise au vote de l’auditoire. Résultat du vote des participants à la journée : 81 % ont voté non : l’action climatique n’a pas de genre !

Comme la mixité, elle est l’affaire de tous et de toutes !!!