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SNCF Mixité, naissance d’un réseau et d’histoires de vie 

Fêter un anniversaire, c’est bien souvent se remémorer le chemin parcouru. Et pour les 10 ans de SNCF Mixité, on peut dire qu’il n’a pas toujours été simple ! Mais que cela en valait la peine, comme en ont témoigné plusieurs personnes ayant contribué à la création du réseau ou dont le parcours a changé grâce à lui.

Publié le 02/12/2022 à 16:54

Une première table ronde « Genèse du réseau » a donné la parole à Stéphanie Dommange, Directrice TER Grand Est, ayant rejoint SNCF en 1991 ; Sophie Grimaldi, Directrice générale de Parme, l’une des premières membres du COPIL réseau ; François Nogué, DRH du groupe SNCF depuis 1998. 

Une seconde table ronde « Parcours de vie » a convié Francesca Aceto, Directrice Territoriale SNCF Réseau Centre-Val de Loire, présidente de SNCF au Féminin de 2016 à 2020 ; Abdenour Merghem, Conseiller Carrière au sein de FRET SNCF ; Isabelle Prosper Céleste, Responsable Conduite du changement au Technicentre Atlantique et coach professionnelle ; Chantal Joie la Marie, Responsable du Lab SCNF Impact.

©Maxime Huriez

Naissance du réseau : initiative, accueil, réactions  

 

Pour ouvrir la table ronde autour de la genèse de réseau, Virginie Abadie Dalle, qui en a initié la création, est revenue dans une vidéo marquante sur les freins qu’elle a rencontrés au tout début du projet.  

Elle est revenue sur l’événement déclencheur qui fut sa participation au premier séminaire EVE organisé par Danone qui traitait de la place des femmes dans la société et de tout ce qui leur est rendu plus difficile d’accès.  

Virginie Abadie Dalle s’est alors entourée d’une trentaine de femmes pour penser et mettre un œuvre ce qui est devenu SNCF au Féminin. À l’époque, des dirigeants masculins se sont moqués du projet et formulé des réflexions plutôt misogynes… Il n’en fallait pas moins pour motiver les femmes engagées dans le réseau ! La féminisation des métiers techniques et la lutte contre les harcèlements sexistes sont d’emblée apparues comme des priorités. 

                                         ©Maxime Huriez

Des femmes qui s’engagent pour les autres  

 

Un point en commun relie les femmes qui se sont investies dans le réseau à ses débuts : le fait de n’être directement concernées par les problématiques à traiter mais d’avoir pris conscience, en écoutant les témoignages d’autres femmes, de la nécessité d’agir pour diminuer les inégalités et les injustices.  

Empathie, bienveillance et sororité sont donc les clés de la genèse du réseau. Stéphanie Dommange, confirmant les freins rapportés par Virginie Abadie Dalle, a employé l’image frappante d’une véritable « naissance par le siège » pour SNCF au Féminin.  

Sophie Grimaldi a rappelé combien cet engagement permet aussi d’enrichir sa propre perception du monde. Ainsi, découvrir des parcours de femmes multiples et inspirantes permet à tous et à toutes de se nourrir de cette diversité et d’en retirer de la force. Émue, Stéphanie Dommange n’hésite pas à dire que le réseau l’a aidé à devenir elle-même, notamment en favorisant le mentorat. Pour que les choses avancent encore plus vite, François Noguet a insisté sur l’importance pour les hommes de s’engager aussi dans le réseau et pour ce dernier de s’ouvrir à eux.

                                    ©Maxime Huriez

SNCF Mixité change réellement la vie des personnes   

 

Une seconde table ronde a accueilli les témoignages de membres dont la vie a changé grâce au réseau. Francesca Aceto, également très émue, est revenue sur ces quatre années à la présidence du réseau, de 2016 à 2020. Elles ont changé sa vie. Elle aussi s’est engagée non pas d’abord pour elle mais pour sa fille et les autres femmes. Elle retient l’ancrage dans le réel du réseau qui l’a conduit à aller à la rencontre des cheminotes et d’en retirer énormément. Elle a aussi appris à ne craindre personne quand il s’agit de défendre la cause des femmes…  

Abdenour Merghem a quant à lui toujours été animé par le désir de partager et d’aider les collaborateur.rice.s dans leur développement professionnel, ce qui l’a poussé à devenir mentor. Il a également tenu à dire que l’un des bénéfices de cet engagement pour les autres était tout ce qu’on apprenait en retour. Il a repris mot du PDG Jean-Pierre Farandou en début de matinée : le bonheur se trouve du côté de l’engagement.  

Isabelle Prospet Céleste a raconté quant à elle que le réseau lui a permis de mieux prendre conscience d’une certaine colère qu’elle ressentait, due notamment à des déceptions professionnelles à son retour de congés maternité, et surtout de sa capacité à la transformer en engagement. Le réseau lui a permis d’accroître ses softs skills, ces compétences transverses et « humaines » qui font la singularité des personnes et forgent leur capacité à s’adapter. Chantal Joie la Marie a consacré une thèse aux softs skills a dit combien le réseau a constitué un terrain très riche pour étayer sa réflexion.

                                 ©Maxime Huriez

Fréderic Delorme, PDG de Rail Logistics Europe, a conclu la matinée en partageant à son tour son vécu du réseau et sa vision à plus long terme des progrès qu’il doit porter. Pour lui, les bons résultats, y compris en termes de chiffres, ne sont que des conséquences d’une entreprise qui met l’humain et la RSE au cœur de ses préoccupations. La SNCF l’a compris et est en bonne voie mais des améliorations sont encore nécessaires, notamment sur la féminisation des métiers techniques et la lutte contre le sexisme. Son conseil ? « Ne lâchez pas le mot « féminin », le combat n’est pas fini » !