Niki de Saint-Phalle – Les jardins secrets
Niki de Saint-Phalle, plasticienne, peintre, sculptrice, réalisatrice de films, est surtout connue du grand public pour ses sculptures de femmes rondes, les Nanas, créatures opulentes, joyeuses et colorées. Mais l’artiste et la femme sont plus complexes qu’il n’y paraît.
Sandrine Martin, auteure de bandes dessinées et illustratrice, s’est plongée dans l’univers et la vie de l’une des figures marquantes de l’art du XXe siècle. Construit chronologiquement, le récit suit son parcours à travers une séries d’événements marquants, des années d’enfance de la petite Catherine Marie-Agnès de Saint-Phalle jusqu’à la consécration internationale en passant par ses premiers pas professionnels comme mannequin ou l’affirmation de sa vocation d’artiste, dans les années 1950. Toute son œuvre sera un double de sa vie comme le montre Sandrine Martin qui a découpé son album en 22 chapitres, soit le nombre de cartes du jeu de tarot que Niki illustrera en Toscane avec un parc Le Jardin des tarots. Un beau travail graphique qui permet de retrouver l’âme de Niki de Saint-Phalle.
Niki de Saint Phalle – Les jardins secrets, Dominique Osuch et Sandrine Martin
éd. Casterman, 2014
Sous nos yeux
Iris Brey, journaliste et critique de cinéma, spécialiste des représentations de genre et des sexualités au cinéma et dans les séries (Sex and the series, Le Regard féminin) et Mirion Malle, illustratrice et auteur de bandes dessinées (Commando Culotte) décryptent, pour les ados, la nature de ces images qui les entourent et forment leurs représentations, leur imaginaire et la nature de leurs désirs : films, séries, jeux vidéo, pornographie… Qui les produit ? Comment ? Pour qui et pourquoi ? Et quels effets produisent-ils à terme ? Elles expliquent l’importance des concepts de male gaze et de female gaze, et donnent aux ados des clés pour changer de regard.
Sous nos yeux. Petit manifeste pour une révolution du regard, Iris Brey et Mirion Malle, éd. La ville brûle, 2021.
Persepolis
Dessinatrice, peintre et réalisatrice, Marjane Satrapi est née en Iran en 1969 dans une famille progressiste. Elle a dix ans et vit à Téhéran au moment de la Révolution islamique. Traversant avec elle guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivons jusqu’à son départ définitif pour la France en 1994. Persepolis, paru à l’origine entre 2000 et 2004 en 4 volumes, est la première bande dessinée iranienne, l’autobiographie dessinée d’une orientale en exil aussi bien qu’un document historique. Le dessin, en noir et blanc, est beau et simple, le ton volontiers comique voire caustique. Depuis sa sortie, Persepolis a connu un succès considérable et a fait le tour du monde. En 2007, Marjane Satrapi l’a adapté au cinéma. Le film d’animation a été plusieurs fois récompensé.
Persepolis, Marjane Satrapis, éd. L’Association, 2017
Peau d’homme
La bande dessinée la plus primée de la saison 2020-2021 ! En tout, sept prix dont le Fauve des Lycéens du festival d’Angoulême 2021. Graphiquement très réussie, pleine d’humour, cette bd aborde, sous des atours de fable historique, des thèmes très actuels : de la liberté sexuelle à la montée des extrémismes religieux, la question du genre et la condition féminine. Peau d’homme plante son décor dans l’Italie de la Renaissance. Les parents de la belle Bianca viennent de lui trouver un mari. De l’amour, des hommes et de ce Giovanni qu’on lui présente, elle ne connaît rien évidemment. Devant son désarroi, sa marraine va lui faire une étrange révélation : les femmes de la famille possèdent une « peau d’homme ». Il suffit de s’en revêtir pour se transformer en un séduisant jeune homme. C’est donc sous les traits de Lorenzo que Bianca va partir à la découverte de son fiancé. Bien vite, Giovanni tombe sous le charme du garçon…
Peau d’homme, Hubert et Zanzim, éd. Génat, 2020
