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« Contre le sexisme, il faut une transformation culturelle » 

À l’occasion de la journée nationale contre le sexisme, rappelons que chacun peut agir à son niveau pour le combattre. Et qu’à la SNCF, c’est « tolérance zéro » face à ces comportements. 

Publié le 26/01/2024 à 8:50

 Au sein de SNCF, une femme sur deux a récemment été victime de sexisme. Et 80 % d’entre elles déclarent avoir subi des actes de sexisme, de harcèlement ou de violence physique dans les transports. Ces chiffres ont été pour moi un véritable électrochoc. Comment, dans le pays des Droits de l’Homme en 2023, cela peut-il être possible ? Que l’on parle d’agression ou de sexisme « ordinaire », comme une réflexion à une collègue en jupe, ces comportements sont inacceptables.  Les conséquences pour la victime – sur sa santé mentale, son estime de soi, sa carrière… peuvent être dramatiques. 

 

Toutes et tous concernés 

 

En prenant conscience de cette réalité si éloignée de mes valeurs et en rencontrant des personnes remarquables, elles-mêmes victimes de harcèlement, j’ai souhaité m’engager. On ne peut pas rester sans rien faire. C’est pourquoi je suis investi au sein de SNCF Mixité depuis cinq ans, d’abord en tant que sympathisant puis relais Traction et, récemment, en devenant ambassadeur Traction.  

Il me tenait aussi à cœur de prendre la parole dans la vidéo « Tolérance zéro face au sexisme », car c’est un moyen moderne et efficace de dire que nous sommes tous concernés par ce fléau, quel que soit son niveau hiérarchique. C’est aussi une façon de montrer l’exemple : la lutte contre le sexisme passe par l’exemplarité de

 l’encadrement. S’il est complètement aligné avec ces valeurs, le reste du groupe suivra.  

 

Chacun peut agir  

 

Nous avons toutes et tous la possibilité d’agir. La loi doit évidemment être appliquée mais il faut aller plus loin, en prenant conscience qu’il s’agit d’une véritable transformation culturelle. C’est une question individuelle dans le sens où chacun doit faire des efforts, à son niveau et sur le long terme. Combattre le sexisme nécessite de modifier un vocabulaire et des comportements adéquats. En tant qu’homme allié des femmes, je pense qu’il faut surveiller nos propos dans nos échanges entre collègues et s’exprimer sans blesser les autres. Veillons aussi à donner la parole aux femmes autant qu’aux hommes, et à ne pasles interrompre . Enfin, on sait que le langage peut être sexiste : à l’écrit, essayons d’employer le plus souvent possible le féminin. Bref, commençons par corriger nos propres comportements.  

 

Si l’on est témoin d’une situation de sexisme, par exemple dans les transports, il y a plusieurs façons d’agir sans se mettre en danger, On ne réagit pas souvent par peur… Pourtant, en intervenant dans ce genre de situation, on arrive à désamorcer plus de 70 % des agressions !  

 

Personne n’est à l’abri d’une sanction 

 

À la SNCF, il y a une volonté forte de combattre les agissements sexistes. C’est pourquoi les salariés peuvent s’adresser à différents interlocuteurs : ligne managériale, ligne RH, référent harcèlement des CSE, direction de l’éthique. Enfin il faut rappeler qu’en cas de sexisme avéré, il existe un dispositif de sanctions. Quels que soient la qualification et le statut dans l’entreprise de l’agresseur, personne n’est à l’abri d’une sanction. Et il n’est plus question de fermer les yeux. 

 

 

 

Christophe Prosper, directeur délégué Traction TER / SNCF Voyageurs et ambassadeur Traction SNCF mixité