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Des relais d’ambassades pour faire bouger la mixité dans nos établissements  

 

Angélique Gaudillat et Aurélien Briaux sont relais d’ambassade mixité. Rattachés chacun à deux ambassades, ils assument cette fonction au quotidien au plus près de leurs collègues pour diffuser les messages du réseau et faire avancer la mixité. 

Nous les avons rencontrés. 

Publié le 23/03/2023 à 17:26

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ? 

 

Angélique : Je suis référente Métier Conduite et Sol au Fret, à la direction Performance et Services. Je suis rattachée à deux ambassades : Fret /RLE et Traction et je suis relais d’ambassade mixité pour les deux depuis 2017 environ. Je tiens d’ailleurs à les remercier pour le soutien et l’accompagnement en faveur de la mixité dans nos métiers. 

Lorsque je suis entrée à la SNCF en 1998, en tant que conductrice de train (fret et voyageurs), nous étions trois femmes à occuper cette fonction dans l’établissement dans lequel j’exerçais ce métier. C’était essentiellement un métier d’hommes. Ça évolue difficilement, il reste encore beaucoup à faire ! Aujourd’hui, il y a seulement 2 % de femmes conductrices sur la population conduite à Fret. 

 

 

Aurélien : Je suis DUO Électrique au technicentre des Ardoines, en région parisienne. Je suis rattaché aux ambassades Matériel et Paris rive-gauche mais je suis relais d’ambassade mixité uniquement pour l’ambassade Matériel, depuis 2017 également. Je travaille en technicentre de maintenance, avec une population essentiellement masculine. 

 

En quelques mots, quelle est la mission d’un relais d’ambassade mixité ? 

 

 Angélique : C’est une mission qui s’exerce sur la base du volontariat, qui est l’une des grandes valeurs de notre réseau. Je viens en appui des actions organisées par les ambassades et je sensibilise mes collègues pour les embarquer. 

Je propose aussi des actions à mes ambassades, comme récemment la participation à une course au bénéfice de l’association pour le cancer du sein. 

Au quotidien, ma fonction est de relayer les infos et de faire de la pédagogie, sur les bais de genres sur les métiers par exemple, en rappelant que nos métiers sont accessibles à toutes et à tous. Je suis à l’écoute et sensibilise aussi sur tout ce qui touche au harcèlement, cela me tient à cœur.  

 

Aurélien : Comme Angélique, je relaie les informations et participe à l’organisation des évènements de mon ambassade ou des journées des relais et de la convention Matériel. Et bien sûr, si j’assiste à des remarques sexistes, j’interviens, je mets mon grain de sel sur tout ce qui relève du harcèlement ou du comportement sexiste.  

 

 

Où en est-on sur les comportements sexistes dans votre environnement professionnel ?  

 

Aurélien : Le sexisme ordinaire, quand on évalue dans un milieu professionnel essentiellement masculin, c’est un sujet très important et une vigilance de tous les jours. C’est une question de génération. 

 

Angélique : Oui, ce sont des propos qu’on a longtemps trouvés anodins. À mes débuts, étant l’une des seules femmes dans mon établissement, on laissait dire. Ce n’est plus le cas : je constate que la situation s’est franchement améliorée. 

 

 

Autre sujet important : la féminisation des métiers, des vôtres en particulier… 

 

Aurélien : L’attraction pour les métiers de la maintenance des trains, c’est encore très compliqué ! La mise en place des Girls Days devrait permettre d’améliorer la situation mais je pense que cela va être très long de féminiser nos métiers.  

 

Angélique : Comme Aurélien, j’ai participé plusieurs fois au Girls Day. J’ai pu parler de mon parcours de conductrice et de mon évolution professionnelle. Et je rejoins Aurélien, c’est difficile en général d’intéresser les jeunes à nos métiers. 

 

Qu’en est-il de la parentalité ?  

 

Aurélien : C’est un sujet qui me tient à cœur en tant que relais d’ambassade mixité et à titre personnel. Je suis père de jumeaux de trois ans. J’ai choisi mon établissement car il est proche de chez moi et que je peux récupérer mes enfants le soir, tandis que ma femme s’en occupe le matin. 

En tant que relais d’ambassade mixité, je me suis réjoui de l’allongement du congé paternité et, parmi mes collègues, très peu de jeunes pères ne prennent pas leur congé paternité.  

 

Angélique : À titre personnel, mes ados de 13 et 15 ans sont autonomes. Mais quand je les ai eus, j’étais encadrante d’une équipe de conduite. J’étais fréquemment en déplacement et mon mari étant en trois huit, il nous arrivait d’échanger les enfants sur le parking du travail. Quand le couple a des horaires décalés, c’est de l’organisation « plus plus ». J’ai beaucoup porté le sujet de la parentalité lorsque j’étais référente mixité en diffusant le guide de la parentalité auprès des futurs parents. Il est important d’avoir les informations sur les démarches à réaliser et sur ses droits. 

 

Vous travaillez à faire avancer la mixité au quotidien. Quelles sont vos sources de satisfaction ?  

 

 

Angélique : J’ai constaté des évolutions sur le harcèlement moral et dans le comportement de l’encadrement. J’ai moi-même subi du harcèlement moral à un moment de mon parcours et je constate qu’aujourd’hui, il y a globalement beaucoup plus de bienveillance dans l’encadrement. Mais bien sûr, il reste des combats à mener dans de nombreux domaines liés à la mixité. 

 

Aurélien : Parmi mes satisfactions, je retiens mon ancien dirigeant : j’ai vu son comportement changer et à mesure de mes remarques sur ce qu’il pouvait dire ou ne pas dire. C’est gratifiant de voir que c’est efficace. Et dernièrement j’ai eu le plaisir de voir un agent qui est venu participer à la convention Matériel.  Pour moi, le gros enjeu reste la féminisation de nos métiers.