Ils sont fous de ménage !
Ce n’est pas vraiment un scoop. En matière de répartition des tâches ménagères, nous sommes encore loin de la parité. Une étude réalisée par l’Ifop à l’échelle européenne révèle que 73 % des Françaises estiment « faire plus » de tâches ménagères que leurs conjoints. Alors évidemment, quand un article titré « Ils nettoient, repassent, étendent le linge : de plus en plus d’hommes donnent un coup de balai aux stéréotypes » paraît dans Le Monde, ça retient l’attention !
On y découvre des trentenaires qui témoignent avec enthousiasme de leur passion pour le ménage. « Moi, je suis obligé de me faire violence pour accepter que ma femme lance une machine. J’ai toujours l’impression qu’elle va mal le faire », confie ainsi un certain Oskar, 38 ans, cadre dans le milieu de la culture et père de deux jeunes enfants.
D’autres ont carrément ouvert des comptes Instagram, tel Bruno, 34 ans, « influenceur ménage » qui entend mener « un combat pour l’égalité homme-femme dans le cleaning » auprès de ses presque 15 000 abonnés, ou encore Alexandre, 40 ans, qui donne des « tips ménage du quotidien » sur compte. Marc, 37 ans, se dit quant à lui heureux que son implication égalitaire dans les tâches ménagères suscite la fierté de son épouse. Cet article, réjouissant d’une certaine manière, peut néanmoins agacer. Ainsi, Géraldine Mosna-Savoye, dans sa chronique teintée d’ironie « Des hommes et des balais-brosses » raille « ces représentations masculines qui font d’un coup de fer à repasser une révélation, d’une lessive une performance métaphysique, et même, une lutte contre le patriarcat. ». À lire et à écouter absolument !
- Écouter Des chaussettes et des hommes
- Lire Des hommes justes
- Lire Le Cœur à l’ouvrage
L’égalité femmes-hommes en chiffres
Impact de la crise sanitaire, violences sexuelles et sexistes, orientation scolaire des filles et des garçons, participation des femmes dans les médias, ségrégation professionnelle dans de nombreux métiers, écarts de salaire et de pensions de retraite, parité en politique… Cette nouvelle édition des Chiffres clés de l’égalité publiée par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, présente les données sexuées les plus significatives de l’année 2020. Une façon d’observer à la loupe un certain nombre de situations « où les inégalités entre les femmes et les hommes, réalité du quotidien, demeurent criantes » comme le souligne en préambule la ministre, Élisabeth Moreno.
Sans surprise, le rapport confirme que les métiers dits « féminisés » ont été aux avant-postes de la crise sanitaire et que les signalements de violences conjugales ont triplés durant le premier confinement. On y apprend aussi que sur une année, 1 femme sur 16 a subi des injures commises en raison de son sexe (hors cadre conjugal), mais aussi que les différences de salaires les plus importantes entre femmes et hommes s’observent chez les cadres, ou encore que l’écart des montants moyens mensuels de la retraite est de 41 % entre femmes et hommes…
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Megane Rapinoé « One life »
Megan Rapinoe c’est la star du football féminin, devenue icône de la lutte féministe, des droits LGBT et des minorités dans le monde du football. One Life, publié en novembre dernier, retrace sa vie, de son enfance à son engagement politique, en passant bien sûr par ses exploits sportifs. Née en 1985 en Californie, Megane Rapinoé est atteinte du virus du ballon rond dès son plus jeune âge. En l’espace de quelques années seulement, elle devient capitaine de l’équipe américaine de football. Son palmarès témoigne de son talent : médaille d’or aux jeux Olympiques de 2012, elle est également sacrée, en 2015 et 2019, championne du monde.
Mais l’athlète ne se distingue pas seulement par ses exploits sportifs. Femme d’engagement, elle n’hésite pas à mouiller le maillot. Ainsi, elle est la première joueuse de football à faire son coming-out en 2012. Si elle s’impose comme une figure féministe incontournable qui défend les droits de la communauté LGBT, elle dénonce aussi les violences policières et les discriminations raciales. En 2016, elle s’agenouille pendant l’hymne nationale en soutien au joueur Colin Kaepernick, parti en guerre contre les discriminations raciales et les violences policières. Son refus public et catégorique de se rendre à la Maison Blanche après la victoire à la Coupe du monde 2019 a fait couler beaucoup d’encre, tout comme l’action en justice qu’elle a intentée avec ses coéquipières contre la fédération américaine de football pour obtenir une rémunération égale à celle de l’équipe masculine.
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- Lire (et écouter) Le milieu sportif, toujours, très (trop) masculin