Les villes ont-elles un genre ?
Depuis une dizaine d’années, la question de la place des femmes dans les espaces publics est un sujet pour les villes qui ont longtemps pensé « faire du neutre » quand elles faisaient du masculin.
Vienne, la capitale autrichienne fait figure de pionnière, en multipliant depuis les années 1990 les projets de développement urbain pour que femmes et hommes puissent profiter équitablement de l’espace public. Plus récemment, Nantes et Lyon ont mis en place une budgétisation sensible au genre.
C’est désormais Strasbourg qui a décidé de s’emparer concrètement du sujet en évaluant son budget à l’aune des questions d’égalité de genre. Son objectif développer une approche transversale impliquant chaque service de la municipalité. Cette démarche d’évaluation l’a déjà conduite à qualifier plus de 60 % de ses dépenses de fonctionnement et 54,5 % de son budget d’investissement pour 2023 comme « susceptibles d’être sensibles au genre ». L’ambition est d’améliorer de façon durable la prise en compte de cet enjeu dans la conception des politiques de la ville, qu’il s’agisse de l’éducation, de la culture, du sport ou encore des solidarités.
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Le tricot, nouvel étendard féministe ?
Le tricot était considéré, il y a encore peu de temps, comme une sage activité d’aiguille destinée à occuper les femmes au foyer. Autant dire une pratique d’un autre temps. Pourtant, depuis quelques années, le travail de la laine connaît un succès grandissant notamment auprès de la jeune génération.
Terminée l’image poussiéreuse du tricot, symbole par excellence de la sphère domestique ! Il est désormais brandi par les jeunes femmes qui l’adaptent aux codes et aux préoccupations de leur époque si l’on en croit un article de Monde qui le présente comme une arme quasi militante. Sorti de la maison, il devient un outil émancipateur et de sororité.
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Sophie Binet, première femme à la tête de la CGT
Il aura fallu 128 ans au plus vieux syndicat de France pour choisir une femme. Le 31 mars dernier, Sophie Binet a été élue secrétaire générale de la CGT. Elle rejoint ainsi la très courte liste des femmes nommées à la tête d’organisations syndicales françaises.
Pour mémoire, Nicole Notat fut la première femme à diriger une grande organisation syndicale en France, la CFDT, entre 1992 et 2002. Annick Coupé, quant à elle, a été la déléguée générale du syndicat Solidaires de 2001 à 2014. À sa suite, l’Union syndicale Solidaires a imposé une codélégation paritaire.
Pour sa part, Carole Couvert a pris la tête de la CGC-CFE de 2010 à 2016. Enfin, Bernadette Groison a été secrétaire générale d’une fédération syndicale de l’enseignement (la FSU) de 2010 à 2019.
Même si les mentalités et les règles sur la parité ont évolué ces dernières années, prendre des responsabilités syndicales quand on est une femme n’est pas chose facile, comme en témoignent certaines syndicalistes sur le site de France Info. Celles qui font ce choix affirment devoir concilier un triple emploi du temps.
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