Pendant qu’Ulysse parcourt le monde et enchaîne les exploits, Pénélope demeure immobile, élève seule Télémaque, tisse et détisse son ouvrage afin de rester fidèle à son époux. Quand l’homme part, la femme attend son retour…
Pendant longtemps, les femmes ont dû se travestir pour pouvoir voyager ou s’embarquer sur un bateau. Ainsi, au XVIIIe siècle, la botaniste et exploratrice Jeanne Barret, cheveux coupés à la garçonne, poitrine comprimée, se fait appeler Jean pour rejoindre l’expédition de Bougainville en qualité de valet et d’assistant de l’officier de marine. Elle est probablement la première femme à faire le tour du monde !
Aujourd’hui, les femmes ne sont théoriquement plus contraintes de se déguiser pour voyager ou encore de rester à la maison tandis que leur mari parcourt le monde. Elles sont davantage libres de voyager, mais sont-elles pour autant libres pour voyager ?
Il reste des chaînes à briser en nous, suggère la journaliste Lucie Azéma, avec son livre Les femmes aussi sont du voyage, l’émancipation par le départ, paru chez Flammarion en mars dernier.
S’inspirant des récits de voyage et de son expérience personnelle de baroudeuse aguerrie (dix ans d’arrivées et de départs au Liban, aux Émirats arabes unis, en Inde ou en Iran), Julie Azéma évoque la représentation des voyageuses dans la littérature, la question des règles ou de la maternité pour celles qui souhaitent découvrir le monde, analyse l’impact des constructions genrées sur les possibilités de partir seule, ou encore l’association trop marquée entre aventure et masculinité.
Ce livre, qui donne envie, si tôt lu, d’explorer notre liberté et de partir sur les traces des grandes exploratrices s’adresse à celles qui sont déjà parties aussi bien qu’à celles qui n’osent pas encore.
👉Ecoutez l’épisode 3 de notre podcast Paroles avec Vanessa qui nous s’est lancée pour parcourir le monde, seule avec son courage, riche de ses expériences.
👉Ecoutez l’épisode 1 de notre podcast Paroles avec Aurélie qui nous raconte sa traversée de l’Atlantique, son histoire est celle d’un horizon infiniment loin, qu’elle a pourtant atteint après 2 ans de préparation et 27 jours de voyage.