Visibles et représentées
Heureusement, depuis quelques années, les choses bougent. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à réagir contre ce mélange d’âgisme et de sexisme. Un peu partout, les séniores prennent la parole pour faire évoluer le regard sur elles. Dans les séries, les plus de 50 ans commencent à incarner autre chose que des mamies cool ou des belles-mères irascibles, comme par exemple dans la série de Valérie Donzelli, Nona et ses filles. Des podcasts comme Vieille, c’est à quelle heure ? interrogent les raisons de « cette obsolescence programmée ».
Des jeunes femmes telles que les podcasteuses féministes de Quoi de meuf ? ou la photographe Ema Martins (Ainsi soient-elles. Ode aux déesses silver) s’emparent du sujet. S’en oublier la journaliste Laure Adler qui a signé La voyageuse de nuit, un essai intime sur le sentiment de vieillir ou la journaliste Sophie Fontanel qui relève le défi, à 59 ans, de poser nue dans Elle.
Autre signal encourageant, le dernier Women’s Forum a, pour la première fois, organisé une table ronde sur la question (encore tabou) de la ménopause au travail et de son impact sur les carrières.
Et dans le monde du travail ?
Mais ne nous réjouissons pas trop vite… En entreprise, quand on cumule l’âge et le genre, c’est encore la double peine. Les femmes, en fin de carrière, souffrent toujours de l’effet « boule de neige » malgré les lois et dispositifs. Selon l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes cadres s’élève à 4 %, à profil équivalent, en début de carrière, pour atteindre 12 % chez les cadres de 55 ans et plus.
S’ajoutent, pour les femmes, des parcours plus accidentés et une surreprésentation sur des postes à temps partiel ou moins bien payés. À la clé, des pensions de droit direct inférieures de 42 % en moyenne à celles des hommes…
Il y a encore du chemin à parcourir !