Arrêtée le 13 septembre dernier par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés », la jeune Mahsa Amini, 22 ans, est décédée trois jours plus tard en garde à vue. Sa mort a mis le feu aux poudres. Depuis, un mouvement de révolte balaie l’Iran. Il remet notamment en cause la loi instaurée depuis la révolution islamique de 1979, qui impose le voile obligatoire à toutes les filles à peine sorties de l’enfance, dans tous les lieux publics.
Malgré les menaces et les pressions, les manifestations se multiplient, les femmes clament haut et fort leur droit à la liberté, scandant le slogan « Zan, zendegi, azadi » (« Les femmes, la vie, la liberté »). Certaines, avec un courage qui force l’admiration, se filment en train de se couper les cheveux, d’autres dansent dans la rue et jettent leur foulard au feu, sans crainte des représailles. Ces images ont fait le tour du monde et agrégé une vague de solidarité et une multiplication de rassemblements et d’appels au soutien des femmes iraniennes.
Tandis que le gouvernement tâche d’endiguer par la force les soulèvements et d’en effacer les traces en coupant l’accès à internet sur le territoire, les Iraniens et les Iraniennes ont rapidement trouvé des relais pour diffuser leurs revendications auprès de la diaspora et des militant.e.s féministes et des droits humains. Car c’est de plus en plus de citoyens iraniens qui manifestent désormais, dans les écoles, dans les usines et chaque soir dans les villes du pays.