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L’essentiel à savoir sur l’égalité femme-homme dans le sport

Pour un esprit sain dans un corps sain, rien de mieux que le sport ! Encore faut-il y avoir accès de manière équitable… En 2023, les femmes sont encore lésées dans ce domaine. Où en est l’égalité des genres dans le sport en France ?

Publié le 27/10/2023 à 8:00

De nombreux bénéfices, physiques et psychiques

 

Quel que soit notre âge, les bienfaits du sport sur la santé sont prouvés. La pratique d’une activité physique régulière renforce l’organisme, prévient certains cancers, réduit le risque de diabète, d’accident vasculaire cérébral ou de crise cardiaque. Le sport permet aussi au corps de sécréter de l’endorphine, de la dopamine et de l’adrénaline, ce qui aide à réduire le stress, améliorer la qualité du sommeil, diminuer les douleurs… Alors, on fonce ! Rendez-vous sur notre agenda pour découvrir nos prochains événements sportifs.

 

Des pratiques sportives encore genrées

 

En France, en théorie, nous avons accès à toutes les disciplines sportives, quel que soit notre sexe. Mais en pratique, on constate un déséquilibre genré selon les sports. Les femmes pratiquent surtout des activités d’entretien, de mise forme et de loisir et beaucoup moins des activités compétitives et encadrées en club. Dans l’ensemble des fédérations sportives françaises, on compte seulement 38 % de femmes. Et parmi les femmes de 16-24 ans inscrites en club, 35 % font de la compétition – contre 69 % des hommes.

L’idée selon laquelle il existe des sports « féminins » et d’autres « masculins » est très ancrée. Ainsi, on observe encore une minorité de femmes, tant dans les fédérations que dans la pratique, dans les sports comme le football, le rugby, la boxe… Et une majorité d’entre elles en danse ou en gymnastique, par exemple.

 

Une tradition à la peau dure

 

Ce déséquilibre est le fruit d’une longue histoire. On observe cette répartition genrée et stéréotypée des activités physiques depuis le développement du sport moderne, au milieu du XIXe siècle. Les sports engageant l’endurance ou l’affrontement physique sont considérés comme masculins tandis que ceux impliquant la grâce, le maintien, l’esthétisation du corps sont associées à une certaine idée de la féminité.

Ces représentations biaisées commencent dès l’enfance. On constate d’ailleurs un véritable décrochage des filles à l’adolescence : contraintes par des injonctions à la féminité, elles sont nombreuses à arrêter le sport, contrairement aux garçons, pour qui cette activité contribue à affirmer leur virilité….

D’autres raisons expliquent ces inégalités. D’abord, le personnel d’encadrement sportif, encore peu féminisé. Aujourd’hui, on compte seulement 19 présidentes pour 115 fédérations, 5 % de femmes arbitres pour le football, le rugby et le hockey sur glace, et la proportion moyenne de filles dans la filière universitaire de sciences du sport (STAPS) est inférieure à 30 %… Les médias n’arrangent rien : la représentation des sportives y est très faible : toutes chaînes de sport confondu, 74 % du temps de diffusion est uniquement consacré aux hommes !

 

Comment combattre ces inégalités ?

 

Pour changer la donne, attaquons-nous aux idées reçues ! On peut agir, dès le plus jeune âge, pour montrer que filles et garçons ont les capacités de pratiquer les mêmes activités et peuvent suivre leurs envies.

Parmi ceux qui ouvrent la voie, et nagent à contre-courant, on peut citer Quentin Rakotomalala, champion de natation artistique masculine. En 2022, il décroche la médaille de bronze aux Championnats d’Europe, alors que les solos masculins entraient au programme pour la première fois.

Comme l’ouverture de cette épreuve aux hommes, les initiatives doivent se multiplier. Avec une politique volontariste, l’application de la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes doit être soutenue. Elle prévoit une généralisation de la parité dans les instances dirigeantes des fédérations sportives. Il est aussi important de sensibiliser et de former les personnels encadrants et dirigeants, et de libérer la parole sur les éventuelles injustices présentes dans ce milieu. En septembre 2023, la plateforme « Balance ton sport » a été créée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les défaillances au sein des fédérations sportives. Elle vise à recueillir des témoignages de victimes de violences dans le monde sportif. Nous sommes sur la bonne voie… Encore un effort !