Thérèse BOUSSARD, Responsable de la Direction Maintenance et Travaux Atlantique, est la première femme à atteindre ce niveau au sein du Groupe. Véritable pionnière, elle a reçu la distinction de Femme de Production 2016 dans le cadre des Trophées des Femmes et de l’Industrie. Ceinture noire de judo 2e dan, humble, droite et investie, elle se dévoile pour SNCF au Féminin.
Vous avez récemment obtenu un prix, dans le cadre des Trophées des femmes de l’industrie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
SNCF Réseau m’a demandé de candidater à ce trophée, ce que j’ai accepté. En effet, je pense que ce type de trophée peut apporter à SNCF Réseau l’image d’une entreprise ouverte aux femmes et offrant de belles opportunités de carrière. Un tel trophée permet de valoriser mes compétences auprès de mes pairs. Plus encore, je suis très fière de rapporter ce trophée pour l’image de SNCF Réseau – en espérant que cela attire des femmes et leur donne envie de postuler sur des métiers techniques de SNCF Réseau.
Si l’on vous dit que vous êtes une femme pionnière, qu’est-ce que cela implique, à vos yeux ?
C’est la première fois que j’entends le terme de « pionnière » à mon propos ! Si par cela, il est entendu que c’est la première fois qu’une femme atteint ce niveau de responsabilité au sein de la brancheInfra, je vais retourner la question : pourquoi les responsables précédents deMaintenance et Travaux n’ont pas proposé ce poste à une femme avant moi ? Etaient-elles moins compétentes que moi ? Je n’y crois pas ! Ce que cela implique ? Il faut que les responsables d’entité dépassent la culture fortement ancrée en nous tous pour favoriser la mixité de genre, mais également de culture, etc.
Vous encadrez pas moins de 6 500 collaborateurs. Est-ce qu’être une femme à un tel poste vous a fait rencontrer des difficultés, ou au contraire des facilités ? Lesquelles ?
Je n’ai jamais été un homme et je ne sais pas si c’est plus facile ou plus compliqué que d’être une femme ! Ce dont je suis persuadée, c’est que pour assurer ces postes de management, il faut être compétent dans son domaine, mais aussi savoir faire grandir ses collaborateurs, savoir travailler en équipe, être exemplaire,… Que l’on soit un homme ou une femme, vu de ma fenêtre, cela n’a pas beaucoup d’importance.
En revanche, le fait de venir travailler la nuit, ou le week-end, sur des chantiers extérieurs (dans le vent, la pluie) est vu par le personnel que l’on encadre comme étant plus courageux de la part d’une femme que d’un homme. En résumé, je ne rencontre pas vraiment de difficultés pour tenir le poste et je pense même que cela est plus facile quand on est femme : le simple fait d’aller sur un chantier vous fait paraître courageuse !
Comment, selon vous, peut-on faire évoluer les mentalités quant à la place des femmes à des postes considérés comme masculins ?
Notre culture nous inculque des postures souvent inconscientes qui nous enferment dans des schémas. Je pense que c’est en bousculant gentiment ces schémas, aussi bien dans le cadre des mises en place de personnels que plus largement dans notre vie de tous les jours, que l’on peut faire évoluer les choses petits pas par petits pas.
Votre parcours inspire de nombreuses membres du réseau. Que souhaiteriez-vous leur dire ?
Je n’ai pas de leçon à donner, pour ma part j’ai toujours accepté des postes parce que je les trouvais avant tout intéressants, voire passionnants. Cela a toujours été mon moteur et ceci quel que soit le poste que j’ai eu.