Rencontre avec une femme exemplaire, qui est passée de la communication aux métiers de la traction.
Bonjour Magali, quel a été votre parcours avant de diriger une unité de production ?
Un parcours très éloigné des métiers de la traction. A l’origine, j’étais journaliste et travaillais notamment pour la télévision. Puis, j’ai rejoint l’agence de communication Tout’Ouie, qui avait en charge le développement de la radio interne de SNCF. Une expérience géniale dans une entreprise où il se passe tout le temps quelque chose. Après la radio interne, j’ai développé la plateforme les infos.sncf.fr puis j’ai intégré officiellement SNCF pour prendre la responsabilité de la newsroom puis de tout le pôle d’information interne…
Voilà un parcours qui ne prédispose pas spécialement à des fonctions du cœur de métier de SNCF… Quel a été le déclic pour un tel changement ?
L’envie d’être au cœur du métier, justement, sur le terrain. Grâce à SNCF au Féminin, j’ai bénéficié d’un coaching qui m’a permis de travailler sur l’alignement de mes valeurs, de mes compétences et de mes ambitions. Après ça, j’ai décidé de partir comme DPX en gare, pour un an, le temps de voir si ça correspondait à ma personnalité et à mes envies. J’ai adoré cet environnement : c’est de l’action, de la proximité, de la réactivité. J’ai décidé de rester et j’ai pris un poste de DUO… Ensuite, j’ai appris, par le réseau (SNCF au Féminin mais aussi le réseau informel) que l’on cherchait des femmes et des profils atypiques à la traction. J’ai foncé !
Pourquoi est-ce important d’avoir des femmes et des profils atypiques à la traction ?
Un profil n’est atypique que parce qu’il se démarque des autres dans un environnement où la majorité des personnes ont des parcours similaires. La traction est traditionnellement un monde d’hommes qui font toute leur carrière dans ce métier et partagent de ce fait les mêmes codes. Etre une femme dans ce métier, c’est effectivement déjà apporter un autre point de vue, mais il n’y a pas que mon genre qui entre en ligne de compte dans ce que j’apporte de différent : par exemple, j’attribue plus volontiers mon tempérament empathique à ma personnalité et à mes années d’expérience dans la communication qu’à mon sexe !
Pourquoi est-il difficile d’attirer des femmes dans les métiers de la traction ?
Nous avons des femmes à la traction, mais plutôt sur la partie gestion de moyens, à la programmation des journées des conducteurs. Sur la partie conduite, nous avons effectivement du mal à attirer des femmes. Rien ne le justifie sur le plan technique ou physique aujourd’hui. En revanche, ce qui peut faire peur aux femmes, c’est l’ensemble des contraintes de vie qu’implique ce métier à horaires décalés. L’une des solutions, selon moi, serait de recruter des conductrices dès le début de leur carrière professionnelle.