Tolérance zéro pour le sexisme au travail
La notion d’agissement sexiste est entrée dans le code du travail en 2015, mais il aura fallu plusieurs années pour considérer les comportements et propos sexistes comme un véritable risque professionnel, au même titre que le harcèlement sexuel. Cette lente prise de conscience a franchi un cap avec la loi sur la santé du 2 août 2021, grâce à l’élargissement de la notion de harcèlement sexuel au travail. Si aujourd’hui le harcèlement sexuel se manifeste par « des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante », à partir de mars 2022, « les propos ou comportements à connotation sexiste répétés » seront également susceptibles d’être qualifiés de harcèlement sexuel au travail. Pourquoi élever les agissements « sexistes » répétés au même rang que les agissements « sexuels » répétés ? Il s’agit de s’attaquer aux comportements irrespectueux quotidiens, tels que les remarques ou blagues sexistes, pour créer une culture du respect et de l’inclusion. Ce faisant, il s’agit aussi de prévenir la potentielle dérive vers des comportements plus graves qui pourraient affecter les femmes comme les hommes au travail, en tant que victimes ou témoins.
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- Regarder Harcèlement sexuel au travail : le quotidien des femmes
De jeunes camerounaises à l’école du codage
Au Cameroun, un camp de codage de filles a été organisé durant deux semaines cet été à l’université de Yaoundé. Au total, 300 jeunes femmes ont été initiées à l’animation, aux jeux, au développement web, à la robotique. Un pari sur l’avenir pour promouvoir l’accès des femmes africaines aux métiers du numérique et combler le fossé entre les sexes. Cette formation était organisée dans le cadre de l’initiative « Les jeunes Africaines savent coder » organisée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec ONU Femmes. Lancée en 2018, la première phase de cette initiative a déjà permis de former 600 filles, d’élaborer un guide sur l’intégration des TIC, du genre et du codage dans les programmes nationaux à travers le continent africain et de lancer une plateforme d’apprentissage en ligne.
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Joséphine Baker, sixième femme à rentrer au Panthéon
Joséphine Baker, chanteuse mais aussi figure de la Résistance et de la lutte antiraciste, est entrée au Panthéon le 30 novembre dernier. Elle y a rejoint cinq autres femmes. Pendant plus de deux cents ans, les « grands hommes » panthéonisés ont été exclusivement des personnalités de sexe masculin. Seule femme au Panthéon, Sophie Berthelot a été inhumée en 1907 pour ne pas être séparée de son mari, le scientifique Marcellin Berthelot. Ce n’est qu’en 1995 qu’une femme est entrée au Panthéon en reconnaissance de son travail personnel. Il s’agit de la scientifique Marie Curie, découvreuse de la radioactivité – avec son époux Pierre Curie (panthéonisé la même année) – et seule scientifique à avoir reçu deux prix Nobel dans des disciplines différentes. En 2015, deux résistantes, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, y sont inhumées en même temps que deux résistants, Jean Zay et Pierre Brossolette. En 2018, Simone Veil, ancienne déportée et figure politique de premier plan, entre à son tour au Panthéon, aux côtés de son mari, Antoine Veil. Avec Joséphine Baker, c’est la première fois qu’une femme est honorée seule, sans conjoint ou compagnon de lutte.
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