Cette journée, riche en surprises et en témoignages, était animée par Anne-Sophie Nomblot, présidente du réseau, et Pierre-Yves Ginet, co-rédacteur en chef du magazine Femmes ici et ailleurs et membre du Haut conseil à l’égalité de 2016 à 2019. Retour sur les temps forts de la journée.
Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF, a ouvert la journée en rappelant son soutien au réseau, tout comme celui du top management. Mais aussi l’importance de faire rayonner SNCF Mixité dans le groupe et au-delà, pour contribuer à faire de SNCF une entreprise référente sur les questions de la mixité. Il donné le LA de l’événement, en plaçant son intervention sous le signe de la diversité et… du bonheur !
Une cause essentielle, que le top management défend
En 2012, dans une entreprise historiquement masculine, lancer le premier réseau d’entreprise pour l’égalité femmes-hommes était un réel défi. Pour Jean-Pierre Farandou, il s’agissait d’une décision puissante et novatrice, dont il a salué les choix d’incarnation toujours juste et forts, de Virginie Abadie Dalle à Anne-Sophie Nomblot en passant par Francesca Aceto.
C’est une conviction qui ne l’a jamais quitté et qui a été renforcée par son expérience : diversité, inclusion et performance vont de pair en entreprise. D’autant plus dans une entreprise de service public comme la SNCF. Ses millions de clients sont divers et des équipes trop homogènes sont moins susceptibles de comprendre et d’anticiper leurs attentes et besoins.
La première cause défendue par le réseau demeure la lutte contre toutes les formes de discrimination que les femmes peuvent subir. Cela doit passer par des mesures concrètes dès le recrutement. A la SNCF, la part des femmes à des postes de direction est de 40 % contre 22 % seulement à des postes d’opér
ateurs. Dans les deux cas, il faut faire évoluer ces chiffres vers l’équité. Jean-Pierre Farandou a souligné l’importance de déconstruire la représentation que les jeunes filles peuvent se faire de certains métiers techniques et le rôle des interventions au sein des écoles. C’est un enjeu majeur.
Une fois en poste, les femmes doivent s’y sentir bien. Il faut qu’elles aient les mêmes opportunités d’évolution que les hommes et que l’entreprise s’engage à intervenir et à les défendre en cas de harcèlement sexuel. Sur ce sujet, Jean-Pierre Farandou a rappelé la politique du groupe : tolérance zéro pour les personnes qui se rendraient responsables de ce type d’acte.
©Maxime Huriez
Le réseau SNCF Mixité, un exemple à suivre
Dès le lancement du réseau SNCF au Féminin en 2012, et malgré les incompréhensions et railleries de certains, dont Virginie Abadie Dalle a témoigné dans une vidéo diffusée dans la matinée, le groupe SNCF a su investir dans ce projet prometteur. Dix ans plus tard, Jean-Pierre Farandou constate que c’était assurément « une bonne idée ! ».
L’aventure de SNCF au Féminin, puis de SNCF Mixité à partir de 2020, a montré l’exemple et continue de le faire. Qu’est-ce qui fonctionne si bien selon le PDG ? D’abord, le fait que le réseau mise sur l’horizontalité. C’est de cette manière que les solutions émergent le mieux, quand tout le monde a le droit de participer et d’être entendu. Ensuite, le fait que ce soit un réseau territorial, déployé en de multiples ambassades. Il faut savoir adapter les solutions selon les régions. Enfin, si les entreprises ont intérêt à faire appel à SNCF Mixité c’est pour son regard affûté sur la société qui lui permet de mesurer ses transformations. L’outil OptiMixte a par exemple été mis au point pour permettre aux établissements du groupe de faire leur audit interne sur l’égalité femmes-hommes, d’évaluer leur marge de progression et de maîtriser leur démarche.
Et pour les 10 prochaines années ?
Porter la vision du groupe, c’est aussi se projeter dans les années à venir. Jean-Pierre Farandou a tenu à rappeler l’importance de rester vigilant sur les sujets de l’égalité et de la mixité et de continuer à les défendre. La SNCF doit relever d’autres défis qui sont y sont liés, parmi lesquels les crises climatique, géopolitique ou encore de l’énergie.
Pour autant, il a souhaité terminer sur une note positive en évoquant le bonheur, celui qui ne peut se confondre avec ce qui est purement matériel mais passe souvent dans le fait d’être utile aux autres et à la société. C’est ce que SCNF Mixité rend possible et que les entreprises doivent favoriser pour leurs salariés.