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Talents hauts bouscule les idées reçues des livres jeunesses

Aujourd’hui encore, la littérature jeunesse véhicule de nombreux clichés genrés. Heureusement, il existe une offre alternative. A l’instar de la maison d’édition Talents Hauts qui s’attache à ne pas mettre les enfants dans des moules, et valorise au contraire leur différence et leur libre arbitre.

Publié le 24/05/2021 à 9:00

Les petites filles n’aimeraient-elles que la danse, et les garçons le foot ? En faisant un rapide tour dans une librairie jeunesse où des rayons entiers de livres pour enfants reproduisent saison après saison les mêmes stéréotypes, on serait tenté de le croire…

Aux petites filles les livres roses, les histoires de fées et de princesses qui attendent leur chevalier. Aux petits garçons les récits de pirates, de cow-boys ou de pompiers dans leur gros camion. Mais derrière ces piles de livres attendus, se trouvent heureusement de plus en plus d’ouvrages conçus par des maisons d’édition jeunesse qui luttent contre les clichés sexistes.

 

Il était une fois, Talents hauts

C’est le cas maison d’édition Talents Hauts, qui s’attache à contrer les stéréotypes qui empoisonne trop souvent la littérature jeunesse. Fondée en 2005 par Laurence Faron et Mélanie Decourt, Talents Hauts affirme sa volonté de découvrir et défendre les talents de la littérature de jeunesse : les nouveaux talents, les talents consacrés et même les talents oubliés (avec la collection « Les Plumées » lancée en 2019) ! Cette maison d’édition indépendante s’est fait une spécialité du décryptage des stéréotypes notamment sexistes, et prolonge son action avec l’organisation d’un concours d’écriture « Lire égaux » où les classes de CP et CE1 de toute la région Île-de -France sont invitées à écrire une histoire. À l’issue du concours, le manuscrit sélectionné est illustré et publié.

« Ce n’est pas cela la vie »

Mais attention, les livres et albums jeunesses que publie Talents Hauts ne sont pas des ouvrages militants. Les éditrices ont le souci de proposer avant tout de belles histoires, soigneusement illustrées. Leur but est plutôt de rétablir certaines vérités comme précise Laurence Falon.

 Je m’étonne toujours que les enfants, et leurs parents, ne se rebellent pas contre les livres : les gens sont tous beaux et les grands-mères ne sont bonnes qu’à faire des tartes. Ce n’est pas cela la vie, et ils le voient bien !

La maison publie environ 25 nouveautés par an, des albums, des romans juniors ou pour ados et son catalogue compte aujourd’hui environ 300 titres. Les tops des ventes ? Princesse et dragon, un des livres fondateurs de la maison, qui conte l’histoire d’une princesse sauvant un prince, le roman junior Esther et mandragore, l’histoire d’une jeune sorcière et de son chat bavard ou les Déclarations des droits en quatre volumes : des filles, des garçons, des mamans et des papas.

 

Balance tes trois petits cochons

La culture de l’égalité femmes-hommes s’acquière dès les premières lectures. Laurence Falon en est convaincue. Dans « Balance tes trois petits cochons ! », une tribune publiée en 2018, elle le réaffirmait :

« Les livres pour enfants et adolescents sont […] des vecteurs d’une représentation du monde. Or il n’y a pas de livre neutre : on ne peut donc pas faire l’économie d’une réflexion et d’une action sur les livres que lisent nos jeunes. […] Il ne s’agit pas de se priver des contes traditionnels, des comptines et imagiers désuets, des albums charmants d’un autre âge, des histoires d’amour et d’héroïsme, mais de diversifier, d’ouvrir le champ des possibles, d’inverser les proportions, d’éduquer et de sensibiliser.  »