Prévenir, soigner, accompagner : Octobre Rose, c’est toute l’année

Le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Son incidence et sa mortalité diminuent toutefois d’année en année grâce notamment au programme national de dépistage. Car détecté tôt, son pronostic est bon, le taux de survie reste stable : 88 % des femmes diagnostiquées entre 2010 et 2015. 

Pour ma part, c’est brutalement, sans antécédent familial, que j’ai découvert mon cancer du sein, sous la douche, il y a 12 ans : j’avais quarante ans. Mammographie, biopsie : le verdict est tombé vite, l’urgence s’est imposée, la chimiothérapie a débuté une semaine plus tard. Je suis alors entrée en guerre, portée par un « tigre intérieur » qui rugit : il n’était pas question que mes filles – la plus jeune avait alors 3 ans – soient orphelines. 

Le cancer du sein peut frapper n’importe qui, à n’importe quel moment. Et pourtant, une chose peut changer la donne : la prévention.

Une mammographie peut sauver la vie

Aujourd’hui encore, trop de femmes pensent que l’absence d’antécédent familial les protège. C’est une erreur. La majorité des cancers du sein surviennent chez des femmes sans facteur de risque identifié. L’autopalpation, les consultations régulières chez le gynécologue et, surtout, la mammographie dès 50 ans (et parfois plus tôt sur indication médicale) sont autant de gestes simples qui permettent un dépistage précoce, le facteur temps étant déterminant.

Prévenir, c’est aussi informer. Éduquer. Normaliser la surveillance de son corps, la connaissance de soi. C’est cesser de croire qu’il ne faut s’inquiéter qu’en cas de douleur. Lorsque j’ai découvert ma tumeur, elle faisait déjà trois centimètres et était très agressive. Il n’y avait pourtant aucun signe avant-coureur.

Une prise en charge à la hauteur

Heureusement, nous avons la chance de bénéficier en France d’une prise en charge de qualité.  De l’oncologue à l’anesthésiste, de l’acupuncteur au chirurgien, chaque professionnel croisé pendant les 18 mois de mon combat a apporté plus que des soins : de la bienveillance, de la dignité, de l’écoute.

Grâce à ma mutuelle, j’ai également bénéficié d’heures de ménage, de transports pris en charge, de soins coûteux intégralement couverts. C’est une chance collective d’avoir un système de santé solidaire, qui accompagne au-delà du strict cadre médical.

Une épreuve… et parfois une renaissance

Ce que je retiens de cette épreuve, c’est aussi la lumière et l’élan de vie. Le soutien des collègues, la sororité des femmes autour de moi, la tendresse d’un mari qui m’a accompagnée chez le coiffeur lorsque j’ai coupé ras mes cheveux. La fierté de continuer à marcher chaque jour une heure, même quand on est très fatiguée, car faire du sport aide vraiment à garder son énergie.

Grâce à mon manager, j’ai pu continuer à venir travailler 1 à 3 jours par semaine, sauf pendant les périodes de chimiothérapie, lorsque j’étais trop fatiguée. Cela a été important pour moi de ne pas me couper du monde, cela m’a permis ensuite un retour progressif au travail. Mais d’autres personnes peuvent évidemment avoir besoin d’entrer dans un cocon, avant de revenir plus tard… 

Ecoutez-vous

Tout au long de la maladie, j’étais dans un souhait de construction. Aujourd’hui en rémission totale, j’aide ponctuellement d’autres femmes à traverser la maladie : je les accompagne, les écoute, les rassure. 

Entourez-vous. Ouvrez la porte à vos proches. Faites-vous du bien. C’est un conseil que m’avait donné le premier médecin après le verdict : je l’ai suivi à la lettre. Moi qui, comme tant d’autres femmes, courait entre mes différentes vies (salariée, maman, compagne, amie…), j’ai appris à me poser, j’ai accepté d’être au centre et de me laisser porter par la douceur de mes proches.

J’ai tiré de cette expérience une force intérieure inestimable que je partage aujourd’hui. Pour que la peur recule. Pour que l’on parle du cancer autrement : pas seulement comme une maladie, mais comme une épreuve que l’on peut traverser, ensemble, avec dignité, courage et amour.

Valérie Dalle

Responsable de la Communication interne et RH

DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DE LA MARQUE