Le sujet des violences conjugales est désormais largement abordé au sein de la société française. Pourtant, il reste encore tabou sur le plan personnel. Dès que l’on entre dans la sphère privée, les mots sont plus confidentiels, mesurés. Il reste difficile de parler de soi, de son couple. Et parfois, derrière les aveux d’une « situation compliquée », se cache une réalité entachée d’humiliations et de violences.
Lutter contre la loi du silence
La SNCF s’engage depuis de nombreuses années auprès de ses collaborateurs. C’est même dans son ADN : l’entreprise a toujours considéré que les plans personnel et professionnel étaient liés, et se soucie de ses salariés au-delà de leur journée de travail. Aujourd’hui, plus de 60 millions d’euros sont consacrés chaque année à l’Action sociale.
L’accompagnement des victimes par la SNCF prend plusieurs formes. L’entreprise donne notamment les moyens d’agir sur le temps de travail, sans que l’agresseur ne le sache, et cela en toute confidentialité vis-à-vis de sa hiérarchie. Une personne victime peut ainsi bénéficier de trois journées d’autorisation d’absence pour initier des démarches d’urgence permettant de se protéger (déposer plainte, se rendre chez un avocat ou encore à un rendez-vous auprès d’associations spécialisées). Cette mesure, dont la SNCF est une des pionnières au sein des entreprises françaises, est inscrite dans la dernière version de notre accord unitaire en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de la mixité (novembre 2021).
Un lieu d’écoute
La première action est évidemment de rompre la loi du silence. Parce qu’il est souvent difficile de parler à son entourage, personnel comme professionnel, l’Action sociale SNCF est un lieu d’écoute qu’il ne faut pas hésiter à solliciter. Des professionnels sont joignables au numéro vert : 0800 20 66 20. Les services médicaux de la SNCF peuvent également être une porte d’entrée si besoin. L’ensemble des échanges sont évidemment assurés dans la plus grande confidentialité.
Prendre en charge l’urgence
L’Action sociale est aussi un lieu d’accompagnement concret pour les victimes. Les professionnels de l’action sociale écoutent, conseillent, aident à trouver le chemin vers la sécurité. Cela peut passer par un secours financier exceptionnel pour les victimes et par la proposition d’un logement en urgence en cas de nécessité.
Informer et Sensibiliser
Notre action, enfin, consiste à sensibiliser le plus grand nombre. Plus de 400 travailleurs sociaux interviennent au niveau local et présentent les dispositifs de l’Action sociale dans les établissements. Nous publions ce mois un Guide à destination des victimes de violences conjugales et leur entourage professionnel, qui comporte de nombreuses ressources. C’est en multipliant les moyens d’action que nous combattons les violences conjugales.
Magali Alexandre, directrice d’Optim’Services – Action Sociale