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Insécurité réelle ou ressentie, quelles solutions pour des gares plus sûres ?

Des études démontrent que les femmes ne voyagent pas tout à fait comme les hommes, elles adoptent plus que les hommes des stratégies d’évitement des espaces de transport. En quoi et pourquoi les perceptions différent-elles entre femmes et hommes et quelles solutions pour rendre ces espace plus accueillants et sûr pour tous et toutes ?

Publié le 27/11/2023 à 15:36

Entre 2009 et 2019, le sentiment d’insécurité a augmenté de 5% chez les jeunes femmes (Centre d’observation de la société) et, selon un rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes de 2015, en France toutes les femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les transports.

 

Un sentiment d’insécurité perçu différemment par les hommes et les femmes

 

Alors que les risque d’agressions touchent à la fois les femmes et les hommes – ces derniers étant plus souvent victimes d’agressions physique (54% selon l’INSEE) -, les études indiquent que les femmes éprouvent un sentiment de d’insécurité plus élevé que les hommes. Comment expliquer ce décalage, entre ressenti et réalité des chiffres ?

 

Il pourrait être expliqué par la nature des agressions, les femmes étant plus susceptibles de subir des atteintes sexuelles (harcèlement, agressions sexuelles), tandis les hommes sont plutôt victimes de vols avec violence et d’autres types d’agressions physiques. Dans tous les cas, il est primordial de rendre ces espaces à la fois plus sûrs et moins anxiogènes pour tous leurs usagers

 

Faire évoluer la perception des environnements

 

Des recherches en criminologie ont en effet démontré que l’aménagement d’un espace peut avoir un impact sur la survenue de ces agressions. Des facteurs tels que l’éclairage, la propreté ont un impact sur le nombre e la fréquence de ces délits.

 

Des recherches plus spécifiquement dédiées aux espaces de transports démontrent que leur aménagement a un véritable impact sur la fréquence des agressions. Ainsi, un lieu sale et mal entretenu laisse supposer qu’il n’est pas surveillé et donc propice aux délits.

 

Une recherche, consacrée aux mécanismes psychologiques pointe également l’importance de la perception de la norme sociale, c’est-à-dire ce qui est considéré comme « normal » ou attendu dans un espace donné. Si un comportement est lié à un environnement, comme l’association entre les agressions est les espaces de gare, il est plus susceptible d’être perçu comme normal dans cet environnement, car il y est courant. En modifiant les espaces de la gare, il serait donc possible de réduire la fréquence des agressions.

 

Quelles solutions pour quels bénéfices ?

 

Dans cet objectif, l’équipe recherche de SNCF Mixité a conçu un protocole de recherche visant à tester l’effet d’un nouvel aménagement de gare, intégrant divers éléments – comme des plantes, de l’éclairage -, susceptibles de contribuer à réduire les risques d’agression.

Nous évaluons également si les agressions sexuelles sont perçues comme faisant partie de la norme dans cet environnement réaménagé par rapport à un environnement de gare « classique ».

 

Nous examinons aussi comment ce nouvel environnement affecte les intentions d’une personne à intervenir en cas d’agression sexuelle en tant que témoin. Nous anticipons qu’une agression serait perçue comme moins « normale » dans un environnement où il est rare, ce qui encouragerait davantage de personnes à venir en aide à la victime.

Notre objectif est de proposer une nouvelle approche de l’aménagement des espaces de gare afin de les rendre moins propices aux comportements d’agression et ainsi réduire le sentiment d’insécurité des voyageuses.

A l’issue de notre étude, nous créerons un guide d’aménagement pour les architectes et les designers, afin qu’ils puissent prendre en compte la relation entre l’environnement de déplacement et les agressions. Et ainsi améliorer la mobilité des femmes dans les espaces de la SNCF et créer des espaces de transport plus sûrs et plus accueillants pour tous.